Au Canada, PetroChina signe son plus important investissement à l'étranger

Un chèque de 5,4 milliards de dollars... C'est le montant que va investir PetroChina dans un projet de gaz de schiste développé par Encana, le premier producteur nord américain de gaz naturel. A l'issue de cet accord, le géant pétrolier chinois et le groupe canadien détiendront chacun la moitié du projet Cutbank Ridge Lands, situé en Colombie Britannique et en Alberta. Ce dernier s'étend sur 257.000 hectares et produit quotidiennement 7,22 millions de m3 de gaz de schiste pour des réserves prouvées de 28.316 millions de m3..Cette opération bat deux records: il s'agit du plus gros investissement réalisé à l'étranger par PetroChina et, dans le gaz naturel, par tout groupe chinois hors de l'Empire du milieu. Mais la reprise de la société Addax Petroleum (basée à Calgary) par Sinopec pour 8,3 milliards de dollars en 2009 reste la plus importante acquisition jamais faite par un groupe chinois dans les hydrocarbures. PetroChina n'en est pas à son premier « deal » dans les ressources naturelles canadiennes. En septembre 2009, la major avait pris une participation de 1,7 milliard de dollars dans deux projets de sables bitumineux exploités par la société canadienne Athabasca Oil Sands. « Ce dernier accord récompense plus de neuf mois de discussions entre PetroChina et Encana et représente une étape majeure dans l'approfondissement des relations entre nos deux entreprises », s'est félicité le président d'Encana, Randy Eresman. Pour arriver à ses fins, PetroChina n'a pas hésité à mettre le prix fort. « Compte tenu des réserves prouvées, le groupe devrait payer le millier de m3 de gaz (MSCF)autour de 5,40 dollars », estime Neil Beveridge, analyste chez Sanford C. Bernstein. La prime offerte par PetroChina serait de l'ordre de 20 % par rapport au prix de référence du gaz américain.Mais le jeu en vaut la chandelle pour le groupe chinois. Cette opération lui permet de marquer des points dans un contexte concurrentiel fort, alors que d'autres pays d'Asie - Inde et Corée du Sud en tête - prospectent en vue d'acquérir des ressources naturelles.. Et surtout de répondre à ses ambitions en matières d'énergies propres. Pékin envisage de tripler l'utilisation de gaz naturel, un combustible à faible émission de CO2, afin de porter sa contribution dans la consommation d'énergie à 10% d'ici à 2020. Sur cette période, le groupe PetroChina s'est, quant à lui, fixé l'objectif d'investir au moins 60 milliards de dollars dans de nouvelles réserves. Avec en poche, à la fin du premier semestre 2010, une trésorerie de 19 milliards de dollars.
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