Les dépenses de soins de ville enfin maîtrisées

En cette période de déficits publics abyssaux, l'Assurance-maladie peut se réjouir : en 2010, pour la première fois de la décennie, les remboursements des soins de ville ont respecté les objectifs d'augmentation qui leur étaient assignés. Une bonne nouvelle pour la branche, qui accuse toutefois un déséquilibre de 11,5 milliards en 2010 (14,5 milliards prévus en 2011).Ces dépenses ont ainsi atteint 60,5 milliards d'euros l'an dernier, un chiffre en hausse de 2,8 % par rapport à 2009, soit la stricte évolution autorisée par l'Ondam, l'objectif national de dépenses de l'Assurance-maladie. Les médicaments ont donné lieu à 18,54 milliards d'euros de remboursements. Il s'agit d'une croissance « historiquement basse » (2,3 % par rapport à 2009), annonce l'Assurance-maladie. Les remboursements au titre des consultations (généralistes, spécialistes, dentistes) ont atteint 16,33 milliards d'euros, soit peu ou prou leur niveau de 2009.Ce bon crû 2 010 s'explique par le recul du prix des soins (- 0,8 %), lié aux déremboursements et à l'absence de revalorisations tarifaires des professionnels de santé. L'Assurance-maladie a en effet baissé les tarifs remboursés dans les secteurs des médicaments, des actes biologiques et de la radiologie. Quand aux revalorisations des consultations des médecins, elles sont au point mort depuis 2009. Cette absence de coup de pouce aux rémunérations des médecins a cependant fait long feu. Le cadrage des négociations conventionnelles entre l'Assurance-maladie et les syndicats représentatifs pourrait être arrêté soit lors du prochain conseil de l'Assurance-maladie, le 17 mars, soit à la fin du mois, a annoncé son directeur, Frédéric van Roekeghem, en marge d'un point presse le 10 mars.Volume de soinsLes bons résultats de 2010 s'expliquent aussi par le ralentissement du volume de soins (+ 3,1 %, au lieu de 3,9 % en 2009). L'absence d'épisode grippal y est pour beaucoup. Près de 1,1 million de personnes ont consulté un généraliste pour symptômes grippaux, contre 6,5 millions en 2009, année marquée par la grippe A. Dans ce tableau de maîtrise des dépenses, un poste détonne, celui des soins infirmiers, en hausse de 8,2 %. Cette évolution est liée à la progression du nombre de professionnels, à la revalorisation des tarifs de soins (+ 1,5 %) et à l'évolution démographique du pays, ces soins étant fortement concentrées sur les personnes âgées.
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