La bataille autour du prix des médicaments en libre accès continue de faire rage. Doliprane, Humex, Nicorette... ces produits, que le pharmacien peut placer « devant le comptoir » depuis le 1er juillet 2008 (354 aujourd'hui), ont vu leurs prix stagner en 2010 (? 0,2 %). Si aucune étude précise n'a encore été réalisée, le libre accès a représenté en 2010 « entre 20 % et 25 % » des 1,9 milliard d'euros du marché de l'automédication - les médicaments non remboursés achetés en pharmacie -, selon l'Afipa, la fédération de l'automédication.« Depuis la réforme, les prix ont augmenté de moins de 1 % par an », se félicite le président de l'Afipa, Vincent Cotard. « Certes, mais c'est grâce aux pharmaciens, qui supportent la hausse des prix de 2 % à 5 % par an de la part des industriels ! » s'insurge Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine, l'un des trois représentants de la profession. D'autres sont plus nuancés : « Les prix du libre accès ont reculé de 1,5 % depuis sa mise en place, hors correction liée à l'inflation », estime Philippe Gaertner, de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Des divergences dues à l'opacité du système : l'Afipa analyse les prix publics, payés par le consommateur tandis que les officinaux dénoncent les prix fabricants. Quoi qu'il en soit, le compte n'y est pas : en 2008, les industriels tablaient sur des baisses de prix jusqu'à 5 %, les officinaux espéraient jusqu'à 10 %. Et en 2011, un tiers des clients envisage encore de recourir au libre accès pour « profiter de prix plus bas », selon un sondage de l'Afipa...Une faille dans laquelle s'engouffre régulièrement le trublion de la grande distribution Leclerc. Il vient de relancer sa campagne de publicité en faveur de la vente de médicaments en grandes surfaces, au motif que leur prix varie du simple au triple en officine. Il fédère pharmaciens et industriels contre lui. « Le libre accès a permis de gommer les différences de prix en facilitant les comparaisons », estime Vincent Cotard. Les pharmaciens, eux, mettent en avant le fait qu'au-delà des comparaisons de marques chères à Leclerc, chaque officine dispose généralement d'un produit d'appel pour une pathologie donnée, que le patient peut se procurer à un prix raisonnable. Audrey Tonnelie

latribune.fr

10 Mars 2011, 21:25

Partager :