La Poste prépare le coup d'après. Alors que le premier versement (1,05 milliard d'euros) de l'augmentation de capital de l'État et de la Caisse des dépôts (2,7 milliards) s'effectuera en avril, l'opérateur postal travaille sur une nouvelle opération. Dès à présent, la direction, rodée, s'attelle à une nouvelle augmentation de capital. Celle réservée aux salariés et qui sera de moindre ampleur que la première.Rendu possible par la loi de février 2010, l'actionnariat salarié à La Poste « reste une priorité », a confirmé ce jeudi le PDG du groupe, Jean-Paul Bailly, lors de la présentation des résultats 2010, marqués notamment par un excédent brut d'exploitation record supérieur à 2 milliards d'euros. « C'est un chantier que nous allons ouvrir rapidement », a-t-il précisé. Il pourrait être mis en oeuvre en 2012. Un calendrier jugé « trop ambitieux » par beaucoup en interne. En attendant, l'État et la Caisse des Dépôts « ont donné leur feu vert enthousiaste », a rappelé en marge de la conférence de presse le directeur financier de La Poste, Bernard Delpit. La participation des salariés sera comprise entre 1 % et 5 % du capital de La Poste qui, au moment de l'opération, s'élèvera à 5,7 milliards d'euros. Comme pour toutes les sociétés non cotées, la direction devra mettre en place un système de liquidités des actions. L'actionnariat salarié reste, en général, le meilleur moyen d'impliquer davantage les salariés à la performance de l'entreprise, en recherchant notamment la paix sociale.La Poste est confrontée à des enjeux d'envergure en raison du recul de son activité historique, le courrier. « L'hypothèse que nous avons établie fin 2008 d'une baisse de 30 % des volumes du courrier entre 2008 et 2015 reste crédible. Elle a été confirmée par les faits, a assuré Jean-Paul Bailly. La révolution numérique s'est imposée avec ce qu'elle apporte comme opportunités, mais aussi comme menace. » 10.000 départs en 2011D'où la nécessité de continuer la cure d'amaigrissement. La direction anticipe près de 10.000 nouveaux départs en 2011, dont seulement un quart sera remplacé. Déjà entre 2006 et 2010, les effectifs ont fondu de 12,9 %, à 236.593 en 2010, selon le syndicat Sud. Néanmoins, même si le groupe développe la distribution des colis et du transport express, ses activités bancaires et d'autres activités à fort levier de croissance comme la téléphonie mobile, le courrier restera dominant en 2015 puisqu'il devrait représenter 40 % à 45 % du chiffre du groupe contre 82 % aujourd'hui. Et la direction entend bien maintenir la distribution du courrier bénéficiaire.

latribune.fr

10 Mars 2011, 21:25

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