« Nous ne faisons pas confiance aux États membres »

STRONG>Sharon BOWLES Présidente de la commission des Affaires économiques et monétaires au Parlement européenLa gouvernance économique de la zone euro et le Fonds européen de stabilité financière (FESF) seront-ils suffisants pour rassurer les marchés ?Cela dépendra des décisions qui seront prises ces jours-ci. Tous les pays ont besoin du FESF. Même les grands et solides États membres comme l'Allemagne car leurs banques détiennent beaucoup de titres de dette souveraine. La Banque centrale européenne (BCE) dit que le fonds doit être à la hauteur de l'importance du problème de la dette. L'Union européenne (UE) a tort de faire payer plus cher que le FMI son aide aux pays en difficulté (Grèce, Irlande) et les États membres ne devraient pas en retirer un gros profit. Je propose notamment que la part d'intérêt supplémentaire imposée à la Grèce et l'Irlande leur soit restituée une fois le prêt remboursé.Des responsables politiques à travers l'UE s'inquiètent d'une perte de souveraineté induite par cette gouvernance économique. Est-ce une crainte légitime ?Je comprends cette crainte mais il faut reconnaître que les nations n'ont plus le contrôle de ce qui se passe dans ce monde globalisé. C'est en travaillant ensemble que l'on peut avoir une meilleure prise sur les événements et c'est encore plus nécessaire dans une union monétaire.La gouvernance économique devrait-elle être intergouvernementale ou communautaire ? Les pays sont-ils capables de se contrôler eux-mêmes ?De l'avis unanime de la commission des Affaires économiques et monétaires, nous avons besoin d'une méthode communautaire et nous rejetons l'intergouvernementalité larvée. Nous ne faisons pas confiance aux États membres. Ils ne peuvent pas établir les règles et ensuite se juger eux-mêmes. Nous avons vu où cela menait lorsque l'Allemagne et la France ont modifié le Pacte de stabilité. Nous voulons donc que la Commission européenne ait un rôle plus important. Je crois qu'il nous faut des sanctions. Un système d'amendes est nécessaire, en dernier lieu. J'ai également proposé d'autres mécanismes pour renforcer la discipline sur les marchés.Propos recueillis par Yann-Antony Noghès, avec Cécile Veyrié à Bruxelles Retrouvez l'intégralité de cet entretien sur Latribune.fr à partir de 11 heures.
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