La régulation en chantier

C'est dans un contexte de fortes incertitudes que s'est ouvert ce mercredi, à Boca Raton (Floride), la grande messe annuelle des dérivés organisée par la Futures Industry Association. Jamais la volonté de réguler n'a été aussi forte. « La réglementation est devenue le sujet central du moment », reconnaissait en fin de semaine dernière Patrice Blanc, le directeur général de Newedge, société spécialisée dans le courtage et la compensation de produits dérivés. Tirant les leçons de la crise, l'administration Obama, puis la Commission européenne, ont proposé courant 2009 de sécuriser le marché des produits dérivés échangés de gré à gré, dont le compartiment des credit default swaps (CDS), ces contrats de couverture contre le risque de défaut d'un émetteur de dette. Elles souhaiteraient rendre obligatoire le recours aux chambres de compensation et à des plates-formes de négociation pour les produits standardisés. Ce n'est pas pour déplaire aux opérateurs boursiers, parmi lesquels CME Group ou l'IntercontinentalExchange. Pour autant, les clients de CME qui n'interviennent pas sur les CDS s'inquiètent d'être mis à contribution en cas de défaut d'un intervenant sur ce marché. Ils espèrent que Boca Raton sera l'occasion d'obtenir des réponses. Dans un souci de transparence, les autorités veulent aussi imposer l'enregistrement des transactions auprès de registres centraux. Ce cadre général, adopté par la Chambre des représentants aux Etats-Unis, doit encore recevoir l'aval du Sénat. En Europe, Michel Barnier, le nouveau commissaire au Marché Intérieur, devrait soumettre vers l'été sa propre copie, qui inclura les CDS.Mais à la faveur de la crise, les régulateurs ont aussi décidé de revoir le fonctionnement des marchés. Le trading à haute fréquence, notamment, est sous haute surveillance. Permis par des outils informatiques capables de traiter les ordres à la microseconde, celui-ci représenterait 35% de l'activité sur les dérivés aux Etats-Unis. A Boca Raton où régulateurs et représentants du Congrès sont présents - Gary Gensler, le patron de la Commodity Futures Trading Commission s'exprime aujourd'hui -, l'industrie pourra défendre les produits et pratiques en cause, en espérant avoir l'oreille attentive des régulateurs. C. FR. les autorités veulent aussi imposer l'enregistrement des transactions auprès de registres centraux.
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