Les mobiles bouleversent le travail

Smartphones, tablettes... Les consommateurs sont à ce point « accros » aux appareils mobiles qu'il est hors de question pour eux de se voir interdire l'usage de leur iPhone ou de leur iPad personnel dans le cadre de leur travail. « Sous la pression de leurs salariés, 42 % des entreprises permettent à ces derniers de se connecter à leurs systèmes d'information depuis leur équipement personnel », indique Nathalie Feeney, analyste chez IDC, qui vient de réaliser avec Bouygues Telecom Entreprises une enquête auprès de 240 entreprises françaises de plus de 50 salariés, afin d'évaluer les conséquences de la multiplication des appareils mobiles « persos » de leurs collaborateurs sur l'organisation du travail.ParadoxeIl ressort de cette étude un véritable paradoxe. Certes, « les dirigeants perçoivent bien les bénéfices de ces solutions de mobilité, notamment en matière de productivité individuelle », assure Nathalie Feeney. Pour autant, 7 % seulement des sociétés interrogées encouragent le télétravail. C'est que l'utilisation par les salariés de leurs propres smartphones et tablettes dans le cadre de leur profession soulève des problèmes, informatiques et humains. Difficile, pour les directeurs des systèmes d'information, de gérer un parc informatique de plus en plus hétéroclite, et de préserver la sécurité d'informations qui transitent des serveurs de l'entreprise sur les smartphones personnels des salariés. « Gérer la confidentialité des informations devient encore plus difficile avec l'arrivée sur le marché de l'emploi de la génération Y (les jeunes nés avec le numérique), qui veut concilier travail et loisir et n'hésite donc pas à évoquer ses dossiers professionnels sur des réseaux sociaux comme Facebook », souligne Jean-René Cazeneuve, directeur général de Bouygues Telecom Entreprises.Les directeurs des ressources humaines s'inquiètent. Avec la multiplication des appareils mobiles, nombre de personnes travaillent sur des dossiers professionnels jusqu'à une heure avancée de la nuit. En cas d'accident dans la foulée, la responsabilité de l'employeur peut être engagée. D'où « une forte implication des syndicats sur ces sujets », constate Nathalie Feeney.Les entreprises n'ont donc pas d'autre choix que de repenser leur organisation. Ne serait-ce que parce que cette fameuse génération commence à vivre les smartphones et les tablettes comme « un fil à la patte », sourit le patron de Bouygues Telecom Entreprises.
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