À la veille de l'assemblée de Carrefour, les salariés de ses hypers se mobilisent

Le malaise des salariés de Carrefour s'exprime désormais au grand jour. Malgré la réouverture des négociations annuelles obligatoires prévue mercredi, ils ont été très nombreux à faire grève samedi, à l'appel des syndicats Force Ouvrière, CFDT et CGT, pour obtenir de meilleures augmentations de salaires en 2011. Près de 150 des 200 hypermarchés français, que Carrefour exploite en propre, ont été affectés par le mouvement, selon la CFDT. Aucun n'a cependant fermé. « Tous les magasins ont accueilli les clients », assurait, dimanche, un porte-parole de Carrefour, sans donner plus de précision.L'enseigne tente manifestement de minimiser l'ampleur de cette contestation. « Mais c'est un record : près de 80 % des effectifs présents dans les hypermarchés samedi étaient en grève, affirme Serge Corfa, délégué syndical national CFDT. Plusieurs magasins ont, pour la première fois, mené des actions, dont le Carrefour situé à Orange (Vaucluse), magasin réputé pour être calme ». L'appel à la grève a aussi été entendu par Jean-Claude Mailly. Le secrétaire général de FO s'est rendu pour soutenir les grévistes d'un magasin du Mans (Sarthe).La France, talon d'AchilleCarrefour a proposé « une hausse de pouvoir d'achat de 3,2 % », rappelle un porte-parole du groupe. Carrefour veut assurer aux salariés une remise de 10 % sur leurs achats effectués en magasin (contre 7 % auparavant) et une augmentation de salaires de 2 % (1 % en février et 1 % en septembre). « Cela ne fait que 1,63 % sur l'année, compte tenu de l'inflation prévue en 2011 », déplore Serge Corfa. Chez Monoprix, l'accord portant sur la revalorisation des salaires de 2011 prévoit 2,5 % d'augmentation générale pour les employés. « En temps normal, les propositions de Carrefour auraient été acceptées », avoue Serge Corfa.Car, par cette grève, les salariés de Carrefour ont aussi exprimé leurs inquiétudes. Sous la houlette de Lars Olofsson, directeur général, les hypers Carrefour sont sous électrochoc depuis 2010, notamment en France, talon d'Achille du distributeur. « Vingt-cinq chantiers de réorganisation sont en cours », rappelle Serge Corfa. De plus, le groupe s'apprête à être éclaté. Le 21 juin, l'assemblée générale de ses actionnaires se prononcera sur les projets d'introduction en Bourse de Dia, son enseigne de hard discount, et de 25 % de Carrefour Property, sa foncière. Les représentants du Fonds commun de placement entreprise de Carrefour voteront non. Ils détiennent environ 2 % des droits de vote. « Ce sera la première fois », avance Serge Corfa.Leur refus vient gonfler le rang des opposants aux résolutions de Colony Capital et Groupe Arnault. Dans nos colonnes, Hervé Defforey, actionnaire historique, avait dévoilé s'opposer à ces résolutions. Pour voir aboutir leurs projets, les actionnaires de référence de Carrefour (20 % des droits de vote) doivent décrocher l'aval de deux tiers des voix représentées à l'AG.
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