Marchés en liesse après le sauvetage européen

Formidable contraste?! Autant le plan de sauvetage de la Grèce le 1er mai n'avait suscité qu'attentisme, autant le mécanisme de résolution des crises financières adopté dans la douleur et dévoilé lundi matin a provoqué l'enthousiasme des marchés. L'indice CAC 40 a terminé la séance sur une envolée de 9,66 % à 3.720,29 points, sans dépasser toutefois le plus fort gain depuis sa création, qui date du 13 octobre 2008 (+ 11,2 %). L'indice des grandes valeurs de la zone euro a pour sa part fini cette journée historique sur un bond de 10,35 %, prenant en compte la véritable envolée de la Bourse de Madrid tempérée par les gains plus modestes de la Bourse allemande. Le soulagement a gagné Wall Street, en nette hausse à la mi-séance.L'importance des sommes mises sur la table - 750 milliards d'euros - et la panoplie des moyens auxquels va recourir la Banque centrale européenne ont renversé le sentiment des opérateurs. Les membres de la zone euro se sont accordés pour débloquer 60 milliards d'euros qui pourraient être financés par des émissions de la Communauté européenne, la garantie étant au bout du compte celle des États membres. À cette enveloppe s'ajouteraient 440 milliards d'euros, au titre d'un fonds complémentaire de stabilisation européen. Enfin, ces sommes pourront être abondées par un prêt de 250 milliards d'euros du Fonds monétaire international. Quant à la BCE, elle rétablit des lignes d'échanges (swaps) d'euros en dollars avec la Fed, comme elle l'avait fait après la faillite de Lehman Brothers. Mais surtout, elle s'est décidée à intervenir sur les marchés de dette publique et privée en état de dysfonctionnement afin de rétablir une situation normale. Ce qui manifeste sa première prise d'indépendance sur la Bundesbank, sa tutelle officieuse...Si on ajoute à ces mesures le fait que l'Espagne et le Portugal ont accepté de prendre en 2010 et 2011 des mesures de consolidation supplémentaires, présentées à leurs pairs le 18 mai, on comprend le renversement du climat de panique qui prévalait à la veille du week-end. L'euro est vite repassé au-dessus de 1,30 dollar (contre 1,2755 vendredi), avant de faire l'objet de prises de bénéfices en soirée. Le plus phénoménal étant le parcours des emprunts grecs à 2 ans qui ont vu leur taux divisé par plus de trois en revenant à 5,6 %.Vendredi, toute discrimination du risque des emprunts des États les plus faibles de la zone euro avait été abolie et les gérants revendaient leurs actions en privilégiant les plus liquides, à commencer par les banques matraquées au cours des derniers jours. L'apaisement des marchés est apparu clairement dès l'ouverture des Bourses européennes. Encore les premiers calculs des indices minimisaient-ils le rebond car les valeurs financières étaient réservées à la hausse. Dès que leur cotation a repris, avec des gains de plus de 20 % pour Société Généralecute; Générale et BNP, le CAC 40 a vu sa sage progression initiale (+ 2,1 %) se transformer en explosion de liesse, qui ne s'est pas démentie de la journée.
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