Vladimir Poutine vient chercher à Paris les technologies françaises

Une visite placée sous le signe du transfert de technologie. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine est arrivé hier à Paris pour une visite de deux jours axée sur les besoins en technologies de la Russie. L'acquisition de quatre porte-hélicoptères français de projection « Mistral » (300 millions d'euros par navire), constitue le principal enjeu de cette visite. Paris pensait être entré en « négociations exclusives » avec Moscou, mais le mois dernier, le ministre de la Défense russe Anatoli Serdioukov a souligné que les navires concurrents espagnols et néerlandais étaient toujours dans la course. Vladimir Poutine a indiqué mercredi que le marché ne serait conclu qu'à la condition d'être accompagné d'un « transfert de technologie ». Or, Paris souhaite vendre des Mistral dépourvus de systèmes d'arme. En outre, l'Élysée insiste pour que deux des quatre bâtiments soient construits en France (pour apporter de l'oxygène aux chantiers navals de Saint-Nazaire), tandis que le Kremlin entend n'en acheter qu'un seul et assembler sous licence les trois autres. Les négociations s'annoncent donc tendues en cette « année croisée France-Russie ». Une grande première Cette acquisition d'armement à l'étranger est une grande première pour la Russie, qui misait jusque-là essentiellement sur sa propre industrie. L'« Exposition nationale russe » que Vladimir Poutine inaugure vendredi matin au Grand Palais met ainsi l'accent sur la coopération industrielle entre la France et la Russie. Dans tous les secteurs (automobile, aviation, pharmaceutique), les sociétés françaises sont courtisées pour leur savoir-faire. Renault, par exemple, paie une partie de sa participation dans le constructeur russe Avtovaz par des transferts de technologie. Dernier appel du pied : la constructeur d'avion Irkut veut trouver des partenaires français (et pas seulement des fournisseurs) pour son projet d'avion moyen-courrier MS-21, auquel le français Zodiac Aerospace est déjà associé. Les groupes français éprouvent eux un intérêt grandissant pour la Russie, vaste marché pour écouler ses automobiles (Renault et PSA), ses médicaments (Sanofi-Aventis et Servier) ou ses équipements (Thalès, Sagem et Safran). Naturellement, les hydrocarbures russes ont attiré les investissements d'EDF, qui a acquis 10 % du gazoduc South-Stream et de Gaz de France, qui est sur le point de finaliser une prise de participation dans l'autre gazoduc russe Nord-Stream. n
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