Les raisons du succès du club de Yannick Agnel

« Les secrets de la réussite niçoise ? Tout ne s'explique pas. Sinon il y a longtemps que nous aurions mis tous les ingrédients en place. » Fabrice Pellerin n'est pas du genre à fanfaronner. Arrivé à Budapest avec trois nageurs (Yannick Agnel, Camille Muffat et Clément Lefert), plus Alexandra Putra de retour des États-Unis et qui signera avec le club à la fin de la saison, l'entraîneur du groupe élite peut se targuer d'avoir offert à la délégation française la première médaille d'or de ces championnats d'Europe avec Yannick Agnel sur 400m. Loin des conflits qui agitent le microcosme de la natation française, cette petite « famille » comme ils aiment à se présenter, apporte un réel esprit de fraîcheur. « Il n'y a pas de jalousie, lance Camille Muffat. Les gens qui viennent ici savent que tout se passera bien. » Mais la réussite de cette joyeuse bande ne tient pas seulement à ses bons résultats dans l'eau. Tous ont en effet des occupations en dehors des bassins et ont parfaitement réussi leurs études. D'ailleurs, le sujet a longtemps été source de « chambrage » dans le groupe. « Quand Yannick passait son bac, on lui mettait la pression en lui disant qu'à Nice, tout le monde avait toujours eu son bac et qu'en cas d'échec, il ne pourrait pas rester là », plaisante Camille Muffat.« Le plaisir de suer »Principal artisan de cette ambiance et des bons résultats, Fabrice Pellerin. Le coach apporte une nouvelle façon de s'entraîner. À titre d'exemple, quand certains techniciens débutent leur saison avec des 15 km, Pellerin impose des 5 km à ses nageurs, effectuant une préparation à l'envers. « Le fil conducteur est le plaisir de suer ensemble et de partager les émotions dans l'eau, explique le principal intéressé. Ceux qui sont en décalage ne sont pas restés longtemps. Je me vois difficilement capable d'entraîner une autre population : un groupe de nageurs qui respirent la vie, pensent à autre chose, est attiré par le monde artistique. » « Plus je nage avec Fabrice, plus je me dis que ça me serait difficile de trouver mieux, rebondit Camille Muffat. On n'a pas l'impression qu'on parle natation avec lui. » C'est peut-être ça la clé du succès.Pierrick Taisne et Julien Richard, à Budapest
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