Les défis du nouveau patron de Sanofi-Aventis

Un peu plus d'un an et demi seulement après sa nomination en qualité de directeur général de Sanofi-Aventis, Gérard Le Fur cédera sa place à Chris Viehbacher à compter du 1er décembre. Le " Monsieur Amérique du Nord " de GlaxoSmithKline (voir encadré) n'aura pas la tâche facile. Non seulement parce que le conseil d'administration semble résolument déterminé à dépoussiérer le portefeuille de médicaments du groupe dont l'état d'avancement avait quelque peu déçu les observateurs à l'issue du deuxième trimestre. Et cela alors que la concurrence des fabricants de produits génériques se durcit considérablement. Mais aussi parce que Total et L'Oréal veilleront sans doute à ce que leurs intérêts d'actionnaires soient respectés (voir ci-dessous).Le nouvel arrivant devra donc suivre trois axes stratégiques majeurs. Dans un communiqué, la société exprime sa volonté de se consacrer à " la recherche de produits majeurs innovants qui reste un des moteurs essentiels de croissance " et " être mieux adaptée aux nouvelles contraintes réglementaires et économiques du marché ".Les analystes d'Oddo Securities estiment qu'" un nettoyage en profondeur du portefeuille est certainement nécessaire afin que les moyens ne soient consacrés qu'à des projets prometteurs ". Force est d'admettre que, depuis le Plavix en 1997, aucun développement de grande envergure n'a vu le jour. Hormis le Multaq, un traitement contre la fibrillation auriculaire, qui n'a pas encore été approuvé mais dispose de toutes les caractéristiques d'un blockbuster avec un chiffre d'affaires potentiel estimé à 1 milliard d'euros par les experts.ACQUISITION DE BIOTECHSParmi les autres priorités, figure le renforcement des " positions fortes du groupe et sa dynamique sur les marchés porteurs de croissance ". Il s'agit là de privilégier, entre autres, des opportunités de développements dans les pays émergents. Enfin, Sanofi Aventis entend poursuivre l'expansiond' " autres activités dans les métiers du médicament et de la Santé ". Selon Oddo Securities, cela pourrait passer par " l'acquisition de molécules ou de sociétés de biotechnologie".Chris Viehbacher, 20 ans de pharmacieChris Viehbacher, qui dirigeait la branche américaine de GlaxoSmithKline, obtient un prix de consolation haut de gamme. Car il avait manqué de peu, en 2007, de succéder à Jean-Pierre Garnier à la tête de GlaxoSmithKline, avant de se faire souffler le poste par Andrew Witty. De nationalité allemande et canadienne, Chris Viehbacher travaillait depuis vingt ans à GlaxoSmithKline. Il a rejoint l'entreprise en Allemagne en 1988 quand celle-ci s'appelait Wellcome, en tant que directeur financier. Après un rapide passage au Canada, il a dirigé pendant sept ans la branche française, de 1995 à 2002, ce qui lui a valu d'obtenir la Légion d'honneur. Puis, il a été directeur de Glaxo Europe, avant de partir aux États-Unis. Sans doute en contrepartie de son échec au poste de directeur général, Chris Viehbacher avait obtenu en janvier un poste au conseil d'administration du labo britannique avec un salaire de 800.000 dollars.
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