Le groupe familial Fram mis en vente

J'ai pris la décision de vendre ma participation dans Fram " affirme à La Tribune Marie-Christine Chaubet, la fille du fondateur du quatrième voyagiste français (avec un chiffre d'affaires de 478 millions d'euros en 2007 et un profit de 0,6 million). Jusqu'à présent, elle s'opposait à tout projet de vente grâce à sa participation de 40 %. Mais elle semble aujourd'hui lassée de la bataille juridique qui l'oppose à Georges Colson, son demi-frère, qui a occupé la présidence de Fram jusqu'en 2005 et qui détient également 40 % du capital.Marie-Christine Chaubet déclare avoir confié un mandat de vente à Patrick Grillat, associé fondateur d'une société de communication en France et actif dans le conseil financier depuis l'Angleterre. Son mandat initial retenait deux scénarios : soit la prise de contrôle total de l'entreprise par Marie-Christine Chaubet, soit la vente de sa participation. " Désormais, seule la cession est retenue ", affirme l'intermédiaire. Ce projet est " rentré dans sa phase active ", annonce Patrick Grillat à La Tribune sans se fixer de calendrier. " Un bloc majoritaire est plus facile à valoriser qu'une participation minoritaire ", convient le financier, qui affirme n'avoir " aucune difficulté relationnelle " avec Georges Colson. Tant mieux, car Marie-Christine Chaubet n'envisage pas de vendre si l'autre camp ne vend pas également.Confronté à cette nouvelle situation, ce dernier convient que le revirement de sa demi-soeur lui " donne à réfléchir " . D'autant que la rumeur affirme qu'il serait favorable à une vente. Et ce n'est pas Air France, coincé depuis 1990 sur ce dossier avec une participation de 10 %, qui s'opposera à un tel projet.TOUT DEMANTELEMENT EXCLUMalgré leur rivalité, les deux principaux actionnaires de Fram sont tous deux attachés à " la pérennité de l'entreprise et de la marque " et excluent tout démantèlement. L'entreprise, jadis connue pour dégager les plus belles marges du secteur, est aujourd'hui en panne de croissance. Malgré une offre de qualité, la société est pénalisée par une image ringarde. Antoine Cachin, président depuis un peu plus d'un an de l'entreprise, est conscient du problème et il a l'habitude de dire que " Fram a un savoir-faire, mais il a aussi un problème de faire savoir ".Malgré tout, la marque affiche toujours la plus forte notoriété du secteur. Les candidats à la reprise ne devraient donc pas manquer. Même si les groupes de tourisme capables de réaliser une telle acquisition ne sont pas nombreux. Thomas Cook, qui avait fait une offre de plus de 150 millions d'euros en début d'année avant d'être éconduit, se consacre aujourd'hui à l'intégration de Jet Tours, racheté au Club Méditerranée pour 75 millions d'euros. " Le timing n'est pas idéal ", déclare-t-on aujourd'hui au siège du numéro deux européen du tourisme. Surtout, le groupe britannique n'a plus le même intérêt stratégique à conclure le rachat de Fram et les conditions proposées pourraient s'en ressentir.De son côté, son concurrent, TUI, est déjà numéro un en France (2,6 millions de clients par an) grâce aux marques Nouvelles Frontières, TUI et Marmara. La Commission européenne pourrait s'opposer à un nouveau renforcement. Enfin, le groupe canadien Transat, présent en France avec Look Voyages et Vacances Transat, a étudié le dossier il y a des années. Depuis, il a relancé avec succès Look Voyages (ses ventes ont progressé de 23 % cet été tandis que Fram devrait être stable). Le dossier pourrait aussi séduire des investisseurs financiers grâce à une centaine de millions d'euros de trésorerie et un patrimoine immobilier hôtelier.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.