Les « Google Phone » restent confidentiels face à l'iPhone

Il faudra du temps pour que le Google Phone s'impose », reconnaît un opérateur. Deux ans après le lancement d'Android, système d'exploitation pour mobile développé par Google censé concurrencer l'iPhone d'Apple, quelques millions de téléphones l'utilisant se sont vendus dans le monde. Leur part de marché, dans la catégorie des « smartphones », n'était que de 3,5 % au troisième trimestre selon le cabinet d'études Gartner ; elle serait un peu plus élevée en Europe de l'Ouest, à 5,4 % selon IDC. Deux ans et demi après la sortie de sa première version, l'iPhone, lui, caracole déjà à 17 % et s'est écoulé à 50 millions d'exemplaires. Le match Google-Apple tourne donc pour l'instant largement à l'avantage de l'iPhone.Pourtant, quatre des cinq plus grands fabricants mondiaux de portables (Samsung, LG, Sony Ericsson, Motorola) ont leurs téléphones Android, sans compter de plus petits acteurs (HTC, Huawei) et de nouveaux entrants dans la téléphonie mobile (Acer, Dell). Tous attirés par la notoriété de Google et la garantie d'une expérience de l'Internet mobile fluide. Selon Strategy Analytics, onze modèles sont actuellement commercialisés et une vingtaine d'autres vont sortir. Si plus de 80 opérateurs ont ces produits en magasins, « les ventes finales sont au-dessous des attentes de tout le monde. Les utilisateurs reconnaissent la marque Google mais ils ne comprennent toujours pas ce qu'est Android », relève Francisco Jeronimo, du cabinet IDC. Alors que l'iPhone a bénéficié du rouleau compresseur marketing d'Apple, Google ne fait guère de publicité pour Android qui, a contrario, sert à promouvoir les outils Google (recherche, cartes).démarrage assez lent En France, Orange a cinq téléphones sous Android en rayon pour Noël, soit un tiers de sa gamme de smartphones ; Bouygues Télécom en a quatre, SFR seulement deux. Les trois opérateurs français constatent que le démarrage est assez lent : « On est sur de petits volumes, loin de ceux de l'iPhone. » Quelques dizaines de milliers pour le HTC Dream, le tout premier modèle sous Android, comme pour le HTC Magic et le Samsung Galaxy, contre plus de 2 millions d'iPhone. « Android n'est pas encore une marque très puissante. Mais les démonstrations en magasins permettent de montrer la richesse de l'environnement et la facilité d'utilisation du système d'exploitation », explique Gilles Ribeaucourt, directeur marketing produits de Bouygues Télécom. « Android, ça ne dit rien au grand public, mais ça parle beaucoup aux technophiles », confirme SFR. Les trois opérateurs croient en Android, mais pour l'année prochaine. « 2010 sera l'année du Google Phone », prédit l'un d'eux, avec un élargissement des gammes et une plus grande différenciation dans la forme. L'interface d'Android, si elle est séduisante, est aussi une de ses faiblesses : elle est identique pour tous. Difficile de sortir du lot pour un fabricant, même si Sony Ericsson, par exemple, rajoute une surcouche logicielle et des applications maison. Samsung va d'ailleurs lancer son propre système d'exploitation, Bada, et Nokia, le leader mondial, snobe Android. Mais pour Éric Schmidt, le patron de Google, « Android se situe à un point d'inflexion. Il semble que cela va décoller », a-t-il récemment déclaré. n
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