PResseLe ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, a beau saluer le projet de réforme de l'Agence France Presse (AFP) présenté en mars dernier par son actuel président, Pierre Louette, cela ne l'a pas empêché de nommer un groupe de travail pour se pencher sur le sujet. Car, a insisté le ministre lors d'une conférence de presse jeudi, la réforme de l'AFP, « vitrine de la qualité et du rayonnement international de l'information à la française », est nécessaire et c'est de la responsabilité des pouvoirs publics de la mener à bien. Cinq experts du secteur de la communication que sont Michèle Cotta, journaliste et ex-DG de France 2, Henri Pigeat, président du Centre de formation des journalistes et ex-PDG de l'AFP, Jean-Marie Colombani, ancien directeur du « Monde », Francis Teitgen, ancien bâtonnier et ancien dirigeant du groupe Ouest-France, et Fabrice Boe (ex-Prisma Presse), ont quatre mois pour dessiner la future AFP. Le projet de Pierre Louette vise notamment à transformer l'AFP en société anonyme à capitaux publics avec entrée de la Caisse des dépôts comme actionnaire, tout en réformant sa gouvernance, aujourd'hui entre les mains des journaux clients de l'agence.la vague InternetEntreprise commerciale mais sans actionnaire ni capital comme le stipule son statut qui date de 1957, l'AFP manque cruellement de fonds propres pour se développer et faire face à la vague Internet qui s'est abattue sur le monde des médias. Son PDG, Pierre Louette, souligne régulièrement que, faute de moyens, l'AFP est passée à côté du marché de l'information financière et de la vidéo. Un message que semble avoir entendu Frédéric Mitterrand pour qui « il est urgent de doter l'AFP des outils et des moyens qui lui permettront de poursuivre son développement et de financer des investissements lourds mais nécessaires pour la maintenir au niveau de ses concurrentes anglophones notamment [Reuters et AP] ». Il faut donc ouvrir « sans délai les débats avec vigilance, mais aussi sans complaisance et surtout sans tabou », a-t-il ajouté.Et notamment avec les salariés de l'agence, qui craignent « une nationalisation de fait », selon un représentant de la société des journalistes. Le ministre, la main sur le c?ur, s'est porté garant de l'indépendance, car, pour « l'agence, elle est sa marque de fabrique, le gage de sa crédibilité, nationale et internationale ». Les experts auront aussi à « préciser l'organisation et le cadre juridique les mieux à même de garantir la réalisation des missions d'intérêt général de l'AFP ». Quant au calendrier, le ministre a estimé qu'on n'était pas « dans une situation d'incendie » que « le feu couve sous la cendre ». Le projet de réforme pourrait être débattu cet été pour appliquer la réforme début 2011.

latribune.fr

11 Déc 2009, 1:45

Partager :