Les cinq facteurs clés qui expliquent les taux de rendement du fonds euros

Le taux de rendement net de frais des fonds en euros des contrats d'assurance-vie dépend des choix financiers de l'assureur mais aussi de ses choix commerciaux.1 ? Portefeuille obligataireL'ancienneté du portefeuille d'obligations, l'actif phare des assureurs, est un élément important dans l'établissement du taux. À mesure que les anciennes obligations d'État plus rémunératrices arrivent à échéance, le rendement du portefeuille recule. Pour freiner ce déclin, les assureurs ont diversifié leurs placements vers des obligations souveraines plus risquées (lire ci-dessous) et surtout vers des obligations d'entreprises qui représentent près de la moitié du portefeuille obligataire des assureurs vie, soit près de 35 % du portefeuille global (graphique ci-contre).2 ? Les actionsMême les opérateurs historiquement les plus prudents, comme l'Afer, se sont dotés d'un portefeuille actions. L'association d'épargnants se limite à 5 % d'actions (soit près de 2 milliards d'euros tout de même). D'autres, profitant de la souplesse que leur offre leur taille plus modeste, ont opté pour une gestion plus active comme la mutuelle Le Conservateur dont la part d'actions oscille entre 10 % et 15 %. Les plus-values sur actions réalisées gonflent le taux du fonds en euros de l'année ou sont mises en réserve dans la provision pour participation aux excédents.3 ? L'immobilierLa part de l'immobilier ne représente qu'environ 3 % dans les placements des assureurs vie. Pourtant, « les opérateurs qui ont choisi d'avoir une poche d'immobilier importante comme ACMN Vie, Generali ou Predica, ont un gisement de plus-values qu'ils peuvent réaliser pour soutenir leur fonds en euros », souligne Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet conseil Facts & Figures.4 ? La provision pour participation aux excédentsLes plus-values réalisées sur la vente d'actions ou d'immobilier peuvent être stockées au sein d'une réserve appelée la provision pour participation aux excédents (ou aux bénéfices), PPE, que les assureurs ont huit ans pour restituer. « Une provision pour participation aux excédents équivalente à 1 % voire 2 % de l'encours laisse un bonne marge de manoeuvre à l'assureur », estime Cyrille Chartier-Kastler, qui peut ainsi lisser le taux dans le temps. Longtemps opposée à la PPE pour des raisons de transparence, même l'Afer s'y est convertie mais n'a pas pu encore la doter faute de plus-values suffisantes. Beaucoup d'acteurs comme Groupama, Maaf (1,5 % de PPE fin 2009) ou la MACSF (1,4 % fin 2010) en font un outil majeur du pilotage de leur rendement.5 ? La politique commercialeUn taux attractif est souvent accordé pour les nouveaux contrats et les nouveaux clients par certaines compagnies utilisant leurs provisions pour participation aux excédents pour offrir des taux d'appel. Au contraire, « les mutualistes et les associations d'épargnants ont une politique uniforme de distribution pour tous », observe Cyrille Chartier-Kastler. S. So.
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