L'international compense les difficultés du marché français

Si Henri Proglio voulait préparer les esprits à une hausse substantielle des tarifs de l'électricité en France, il ne s'y prendrait pas autrement. EDF se sert de la présentation de ses résultats 2009 pour souligner la dégradation de la rentabilité de son activité en France, qui ne parvient plus, selon le groupe, à couvrir les importants investissements nécessaires.En 2009, ces investissements ont bondi de 38,5 % (à 7,2 milliards d'euros, dont 2,3 milliards pour le plan de relance). Si on rajoute les « dotations aux actifs dédiés » (provisions liées aux charges nucléaires de long terme), qui ont repris en juillet 2009, les besoins de financement en France se sont élevés à 9,1 milliards d'euros en 2009. Côté recettes, les activités hexagonales n'ont dégagé « que » 6,8 milliards de « cash flow » opérationnel. « Un déficit structurel », estime Daniel Camus, directeur exécutif d'EDF, qui table néanmoins sur un gain de productivité en 2010 de 4 % à 5 % des dépenses d'exploitation.Un parc ancien, à rénover Et pour redresser les conditions d'activité dans l'Hexagone, il faudra investir, insiste EDF. Le faible taux de disponibilité de son parc nucléaire (78 % en 2009, contre 79,2 % en 2008), qui a entraîné une baisse de 7 % de la production, a entraîné 1 milliard d'euros de manque à gagner, affirme Daniel Camus. EDF a dû acheter quatre fois plus d'électricité sur les marchés de gros, soit 24,1 térawattheures (TWh), contre 5,8 TWh en 2008, pour faire face à une baisse de 28 TWh de la production nucléaire. Et le groupe souligne qu'il est en outre engagé dans de lourdes opérations de maintenance de son parc nucléaire de 23 ans d'âge moyen.L'atout British EnergyAu total, l'excédent brut d'exploitation (Ebitda) des activités de production et de commercialisation en France recule de 7,5 %, à 5,8 milliards d'euros, (hors impact du tarif de transition Tartam). De même, l'Ebitda des activités régulées françaises (transport et distribution d'électricité) chute de 10,6 %, à 3,6 milliards d'euros, sous l'effet notamment de l'explosion de 31 % des investissements opérationnels, à 3,4 milliards d'euros.En revanche, l'international, qui représente 48,7 % des 66,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires du groupe en 2009, affiche un bond de 53,5 % de son Ebitda, à 8 milliards d'euros. Essentiellement grâce à « l'intégration réussie de British Energy », l'exploitant nucléaire britannique racheté l'an dernier pour un montant net de 11,1 milliards d'euros. Hors British Energy, l'Ebitda de l'international arbore néanmoins une progression de 18,8 %. M.-C. L.
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