La France milite pour une meilleure régulation des marchés pétroliers

cite>Total Trading, l'université Paris-Dauphine et Société Générale : le gratin du monde du pétrole français a planché plusieurs mois durant sur un rapport concernant la volatilité des prix du pétrole. Remis cette semaine à la ministre de l'Économie, ce texte de 143 pages reconnaît combien les États sont désarmés face à la forte variabilité des cours de l'or noir. La volatilité des cours est en effet inhérente au mode de formation des prix, composé d'un volet physique et d'un volet financier dont les volumes ont été décuplés ces dernières années. Les contrats à terme échangés sur les marchés financiers sont 35 fois plus importants que le nombre de barils de brut effectivement commercialisés.Le rapport préconise plus de régulation ; il rejoint en cela les positions du président de la Commodities Futures Trading Commission (CFTC), Gary Gensler, aux États-Unis. « Nous avons ouvert un gros chantier, qui a une dimension internationale majeure. Il est en effet important de tenter de modérer, ne serait-ce qu'à la marge, la volatilité des cours du pétrole et des produits raffinés », assure Jean-Marie Chevalier, qui a présidé le groupe de travail.Un projet qui passe notamment par une collaboration plus étroite entre l'Europe et le Forum International de l'Énergie, qui rassemble à la fois l'Opep et l'Agence Internationale de l'Énergie. La question de la fluidité de l'information, souvent évoquée sur le marché de l'or noir, est aussi un des sujets de préoccupation du rapport Chevalier. Les experts préconisent d'organiser une meilleure régulation du marché européen de produits raffinés, dont le mode de fixation des prix par des indices privés comme Platt's ne sont pas transparents. Ils restent en revanche plus sceptiques sur la nécessité d'évaluer et de publier régulièrement le niveau des stocks européens de pétrole, comme le fait aux États-Unis le ministère de l'Énergie, chaque mercredi. Certains États européens considèrent en effet cette question comme stratégique et renâclent à la divulguer. Enfin le rapport Chevalier appelle à une rationalisation de la politique énergétique européenne, notamment en lissant la fiscalité. « L'Europe est en train de se lancer dans une politique énergétique sans gérer la question du pétrole, qui est pourtant fondamentale », déplore Jean-Marie Chevalier. L'engagement des « 3 fois 20 % », qui consiste à réduire les émissions de CO2 de 20 %, d'introduire 20 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique et de réduire de 20 % la consommation d'énergie primaire d'ici à 2020, aura en effet un impact sur la consommation de pétrole et de produits raffinés européens. Ce qui risque d'aggraver la situation économique de l'industrie du raffinage.
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