Biotechs : le FSI ne convainc pas les industriels

« L'initiative du FSI est louable et nécessaire, mais leurs exigences sont surprenantes ! » André Choulika, directeur général de Cellectis et président de France Biotech, l'association professionnelle du secteur, ne mâche pas ses mots quand il évoque les méthodes du Fonds stratégique d'investissement. Ce « bras armé » de l'état a mis depuis octobre les quelque 400 start-up de recherche que compte l'hexagone sur son radar. « Mais un certain nombre de sociétés cotées ont décliné l'offre du FSI car celui-ci demande des conditions qui lui soient plus favorables que les investisseurs traditionnels : actions préférentielles, siège au conseil d'administration... », assure André Choulika, pour qui « ce n'est pas le rôle du FSI que de faire le jeu du marché ». Du côté du fonds, au contraire, on rappelle qu' « il ne s'agit pas d'aider les biotechs mais d'investir dans des projets présentant des perspectives de rentabilité ». gisement d'emploisDepuis six mois, le FSI a investi 9 millions d'euros dans deux sociétés non cotées (Adocia et Genticel) via le fonds biotech InnoBio, financé aux deux tiers par neufs labos pharmaceutiques (Sanofi, GSK...). InnoBio vise une douzaine d'investissements d'ici à 2013. Le FSI est aussi entré en direct dans deux biotechs cotées, Nicox et Innate Pharma, pour un total d'un peu plus de 30 millions. « Les biotechs sont cruciales pour l'avenir du secteur de la santé, car elles sont le moteur de l'innovation et représentent un gisement d'emplois », justifie Thomas Devedjian, membre du comité stratégique du FSI. Crise aidant, la frilosité des fonds et autres capitaux-risqueurs a rendu criant le besoin d'argent des biotechs. « Le nombre d'investissements a chuté de 57% en 2009, après un recul de 14% en 2008 », indique André Choulika. Il estime à 675 millions le montant nécessaire pour remettre à flot les 55 PME membre de France Biotech et regrette la « lenteur » du FSI à concrétiser ses prises de participation. « Nous comptons apporter 80 millions d'euros par an dans un secteur qui concentre généralement 100 à 150 millions d'investissement », rétorque le FSI. Les biotechs comptent aussi sur la Bourse, avec l'embellie des marchés : cinq d'entre elles projettent de rejoindre les 16 représentantes du secteur déjà cotées, dont AB Science d'ici au mois de juin. AUDREY TONNELIERLe fsi demande des conditions qui lui soient plus favorables : actions préférentielles, siège au conseil d'administration...
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