La Poste mise sur l'innovation pour continuer à rester dans la course

Ce jeudi, s'est tenu le premier conseil d'administration de la nouvelle Poste, devenue société anonyme au début du mois, et présidée par un nouveau président directeur général, Jean-Paul Bailly, qui était, jusqu'au 1er mars dernier, président de l'ancien établissement public. Dans les faits, toutefois, rien n'a véritablement changé. Les places au conseil d'administration prévues pour accueillir le futur actionnaire, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), sont toujours vacantes. Visiblement pour quelque temps encore. Alors que la transformation de La Poste en société anonyme était essentiellement justifiée par la nécessité de procéder à une augmentation de capital de 2,7 milliards d'euros (dont 1,5 milliard apporté par la CDC et 1,2 milliard par l'Etat), les termes de l'opération ne sont pas bouclés. « Les discussions entre l'Etat et la CDC vont commencer et la trajectoire financière sera présentée mi-avril, lors du prochain conseil d'administration. L'objectif est d'avoir une augmentation du capital au second semestre. Mais les éléments techniques de la libération du capital ne sont pas encore calés », a précisé jeudi Bernard Delpit, directeur financier du groupe La Poste.marché du téléphone mobileEn attendant cette opération, et la libéralisation totale du courrier à l'horizon 2011, La Poste doit continuer de se repenser et de se repositionner dans un environnement qui évolue très vite, marqué par une baisse sensible du courrier, l'avènement du numérique et la crise, toujours présente. Lors de son conseil de jeudi, elle a ainsi ouvert une procédure de consultation du marché pour la distribution de téléphones mobiles dans ses bureaux de poste. L'idée serait d'arriver à proposer une offre au début 2011, si cela est jugé pertinent. Côté courrier, La Poste vient aussi de lancer un nouveau service, baptisé Digiposte, pour traiter les documents numériques de ses clients. L'ambition que s'est fixée le Groupe, dans cette activité, est notamment d'être actif sur toute la chaîne de valeur du courrier, alors qu'il n'est présent aujourd'hui que sur 20 %. Au niveau de la Banque Postale, le groupe s'apprête à pouvoir proposer prochainement du crédit à la consommation et, avant la fin de l'année, de l'assurance dommage. Objectif de toutes ces initiatives : stabiliser le chiffre d'affaires, augmenter notamment la part de la banque et maintenir une contribution positive aux résultats de l'activité Courrier (qui représente aujourd'hui encore plus de la moitié du chiffre d'affaires et autour de 20% du résultat d'exploi- tation). L'an dernier, grâce à sa stratégie axée sur l'innovation, les efforts commerciaux et la maitrise des coûts, l'opérateur postal a d'ailleurs mieux résisté que prévu. Son chiffre d'affaires, de 20,5 milliards d'euros, a baissé de 2 % sur une base comparable, son résultat d'exploitation (757 millions d'euros) a reculé de 15 %, toujours sur une base comparable, et son résultat net est resté quasi stable (+ 0,4%) à 531 millions. La chute plus importante que prévu du courrier, (-4,7 % à périmètre et change constants, au lieu de 3 %) et la baisse dans le colis-express (- 3,5%) ont été compensés par la bonne tenue de la Banque Postale (produit net bancaire en hausse de 4%). Même si la rentabilité (3,7%) reste inférieure à celle du rival néerlandais TNT (6,2%), et si la structure financière demeure fragile. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.