Tout en manifestant, les Grecs se résignent à l'austérité

Pour la deuxième fois cette année, la Grèce marchait au ralenti jeudi, conséquence de la grève nationale : hôpitaux, aéroports, écoles, services administratifs, transports, taxis, médecins, journalistes... Une large partie de la population avait répondu à l'appel à cesser le travail et à manifester - plus de 10.000 personnes dans les rues de Salonique, deuxième ville du pays - sous des banderoles aux titres explicites : « même s'ils nous terrorisent, les mesures ne passeront pas », « nous sommes des hommes, pas des numéros ». L'appel avait été lancé par les syndicats du public et du privé pour protester contre les mesures d'austérité du gouvernement de Georges Papandreou pour réduire cette année un déficit public à 8,7% du PIB, contre 12,7% en 2009.« Les mesures prises jusqu'ici sont injustes, exigeant des salariés des sacrifices qui ne sont pas demandés aux hommes d'affaires et aux banquiers qui ont créé cette crise », indiquait le porte-parole de la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE), qui revendiquait 90 % de grévistes parmi ses 2 millions de membres. L'exaspération de la population a grandi ces dernières semaines avec le durcissement des mesures de rigueur réclamées par l'Union européenne. Ainsi, le taux de TVA a été relevé et certaines primes pour les fonctionnaires, comme un quatorzième mois, ont été supprimées, tandis que les embauches dans la fonction publique sont gelées et que les pensions des retraités ne seront pas revalorisées.impact sur la croissance Le risque soulevé par plusieurs analystes réside dans le refus de la population des mesures d'austérité. Nombre de grèves perlées dans le pays vont dans ce sens, ainsi que la violence développée jeudi en marge de la manifestation contre les forces de l'ordre par plusieurs groupes de jeunes se revendiquant de l'anarchisme. « Le principal risque n'est pas tant que la Grèce ne puisse pas arriver à faire son ajustement, mais que la société grecque refuse de supporter l'inévitable impact négatif sur l'économie à moyen terme » indiquait dans une note Thomas Meyer, analyste chez Deustche Bank. Car les mesures d'austérité vont peser en retour sur la croissance. La Deustche Bank prévoit une contraction de l'économie grecque de 4 % en 2010 contre 0,8 % prévus par le ministre des Finances. La Grèce pourrait bien connaître d'autres grèves cette année. n
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