Célébrités et anonymes se pressent au rendez-vous du dessin

En pleine maturité le Salon du dessin (dont « La Tribune » est partenaire). Toujours prêt à entraîner le collectionneur ou l'amateur vers la découverte ou l'oeuvre d'art unique. Cette année, 39 galeries du monde entier participent à la manifestation. Dont quatre nouvelles, Lapiccirella (Italie), Wiennerroither & Kohlbacher (Autriche), Bernd Klüser (Allemagne) et pour la France Karsten Greve. Mais certaines ne se contentent plus de présenter des oeuvres anciennes ou patrimoniales et font la part belle à l'art contemporain, également mis en valeur par la remise du prix de la Fondation Daniel et Florence Guerlain.Créé en 2006, doté de 15.000 euros, ce prix décerné par un jury composé de collectionneurs français et étrangers, récompense exclusivement une oeuvre sur papier ou carton. Hier, Silvia Bächli et Sandra Vásquez de La Horra ont été mises à l'honneur. Cette année, trois artistes sont retenus, Dove Allouche, Thomas Müller et Catharina van Eetvelde. Le premier s'exprime dans le monochrome noir. Müller joue sur la trace mystérieuse entre figuration et abstraction. Et Eetvelde crée un univers tout en équilibre et fragilité. Mais quid du marché ? Pour Hervé Aaron, président du salon, « c'est un domaine qui a moins subi la crise que d'autres. Les acheteurs sont exigeants, d'où l'excellence qui guide le choix des galeristes dans les oeuvres qu'ils proposent. Plus de 1.000 pour cette édition. Quelle que soit l'époque, c'est le dessin de qualité qui prime ». Et sa rareté. Une feuille du XVIe siècle, presque introuvable aujourd'hui, sera très recherchée. « Il n'y a pas cependant d'époques plus demandées que d'autres, ajoute Hervé Aaron. Pourtant, si l'on prend des oeuvres de Victor Hugo, qui intéressaient peu de monde il y a vingt ans, elles sont aujourd'hui très recherchées ». La galerie Aittouarès propose un lavis intitulé « la Maison fantastique ». On ne sait à quel prix il sera cédé. Amateurs, collectionneurs et même musées - français et étrangers - viennent rechercher la perle rare au Salon du dessin. Plus modestement, d'autres se réfugient au cabinet de dessins anonymes en essayant de déceler un trait, une trace qui pourrait leur faire découvrir un artiste ignoré à ce jour.Hormis la vente, cette manifestation a aussi son événement. Pour cette édition, c'est une partie de la collection d'Alain Delon, qui est présentée au public. Soit une quarantaine de dessins sur les cent qu'il possède. Et quelle collection ! De Rembrandt à Degas en passant par Rubens ou Delacroix, il n'y a là que du beau monde sur lequel le comédien pose un regard sûr et perspicace. Jugez par vous-même avec « le Vieillard assis », une sanguine de Rembrandt. Ou encore « le Vieil Homme au parapluie de dos », un crayon de Van Gogh.Pour Delon, que l'on savait amateur de peinture des années 1950, cette passion du dessin avait commencé avec une feuille signée Micco Spadaro. Il s'est ensuite intéressé au XVIe siècle italien avec Pontormo, Véronèse ou le Guerchin. Avec lui, les écoles du Nord ne sont pas oubliées dans lesquelles brillent Rubens ou Van Goyen. Sans parler des Français. Géricault, Delacroix, Daumier, Millet, Vuillard, Degas ou encore Matisse s'y bousculent. Là, on passe du salon au musée. Ce qui rappelle que presque une vingtaine d'institutions s'associent au salon. Parmi lesquelles Le Louvre, Orsay ou le Centre Pompidou.Jean-Louis Pinte Au palais de la Bourse, du 24 au 29 mars. Les oeuvres sélectionnées pour le Prix Guerlain seront exposées toute la durée du salon et le lauréat désigné le 25 mars. www.salondudessin.com à voir aussi : Le Salon du dessin contemporain au Carrousel du Louvre du 25 au 28 mars. www.salondudessincontemporain.com.
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