Discrète entrée en campagne pour Laurence Parisot

De l'art de faire campagne sans en avoir l'air. C'est à cet exercice délicat que se livre depuis plusieurs semaines Laurence Parisot, actuelle présidente du Medef et candidate à un second mandat de trois ans le 1er juillet prochain. Alors que les éventuels challengers ont jusqu'à la fin du mois d'avril pour entrer dans la course, Laurence Parisot cultive, pour l'instant, la discrétion. Et préfère montrer qu'elle se consacre aux dossiers importants pour ses adhérents, pas aux querelles intestines. Une stratégie mûrement pensée, qui lui permet, en filigrane, de défendre le bilan de son action depuis 2005. Ce lundi, une large part du conseil exécutif du Medef sera, par exemple, consacré à l'examen du rapport de gestion 2009 avant son approbation, mardi, par l'assemblée générale. Par-delà les comptes qui, selon nos informations, devraient être à l'équilibre en dépit d'une forte baisse des produits financiers, cette présentation est surtout l'occasion, pour Laurence Parisot, d'exposer son effort de transparence financière. Alors que le rapport portant sur 2008 ne donnait que les grandes masses de dépenses, la part de chacune des activités (économie, social, opérations spéciales...) devrait être détaillée dans la version 2009, sur le modèle d'une comptabilité analytique. La totalité des fédérations adhérentes et 70 % des Medef territoriaux ont désormais des comptes certifiés. Pour la dirigeante du Medef, les comptes 2009 devraient aussi démontrer qu'en dépit du départ fracassant des industries agroalimentaires (Ania) en décembre, l'organisation est toujours attractive. Ce lundi, deux nouvelles adhésions ? celle de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) et celle de l'Asmep-ETI, le syndicat des entreprises de taille intermédiaire d'Yvon Gattaz ? seront soumises à l'approbation du conseil exécutif. Le différend avec les grandes fédérations sur la base de calcul de cotisations est lui aussi en passe d'être réglé (lire ci-dessous). déplacements en régionReste à savoir si ce climat apaisé pourra durer. En fin de semaine dernière, alors que Geoffroy Roux de Bézieux indiquait dans un entretien au « Figaro » qu'il renonçait à briguer la tête du Medef et que Thibault Lanxade hésitait encore (lire page 13), un nouveau candidat ? Bruno Grandjean, PDG de Redex, une PME du Loiret ? semblait tenté par la compétition. Bien qu'issu du secteur de la métallurgie, il ne bénéficierait pas du soutien de l'UIMM. Mais s'il obtient d'autres appuis et se lance, Laurence Parisot sera contrainte d'accélérer son entrée en campagne. Elle a déjà prévu des déplacements en région avec les patrons de commissions ou les négociateurs symboles des « victoires » de son premier mandat. La discrétion ne sera alors plus de mise...
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