Le gouvernement se veut inflexible

Les généralistes qui répondront au mot d'ordre de la CSMF factureront à partir de ce lundi 23 euros la consultation au lieu de 22 auparavant. Le premier syndicat médical français précise toutefois que les patients sont libres de refuser cette hausse, qui est pour l'instant illégale. Après d'autres syndicats médicaux comme MG-France qui a organisé plusieurs jours de grève des télétransmissions des feuilles de sécu, la CSMF veut forcer la main du gouvernement qui, par la voix de Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, refuse depuis des mois d'accorder cet euro d'augmentation alors que la revalorisation était actée depuis 2007. « Il ne s'agit pas d'une quelconque surenchère, mais de faire appliquer ce que nous avons signé et qui nous est dû », affirme Michel Chassang, le président de la CSMF. Pour justifier sa position, le gouvernement évoque le refus des medecins d'accepter en échange de ce petit coup de pouce tarifaire de nouvelles contraintes en matière d'installation dans les zones sous-médicalisées et d'organisation des gardes, en particulier lors des périodes estivales. Par ailleurs, la situation de l'assurance-maladie, qui devrait accuser un déficit avoisinant 14 milliards en 2010, n'incite pas le gouvernement à la générosité. La hausse d'un euro coûterait au bas mot 250 millions à la Sécu sur un an...contrepartieLe 20 avril, Bertrand Fragonard, président de chambre à la Cour des comptes et président du Haut conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie, doit remettre ses conclusions sur les modifications à apporter à la convention médicacle qui lie la Sécu aux médecins. Or, Bertrand Fragonard ne devrait pas proposer d'augmentation sans contrepartie, au grand dam des syndicats de médecins. Mais en incitant aujourd'hui au bras de fer avec le gouvernement, ces derniers savent que la période leur est politiquement favorable. Depuis la débandade de l'UMP aux régionales, Nicolas Sarkozy a fait du corps médical l'une des catégories socioprofessionnelles à reconquérir d'ici à 2012 avec les agriculteurs. Le président a lui-même relayé le message lors d'une intervention trois jours après les élections, et l'a fait passer à Roselyne bachelot dont les relations avec les médecins libéraux étaient jusque-là tendues. La ministre de la Santé a déjà dévoilé quelques pistes de revalorisation de la médecine de proximité comme l'allègement de certaines tâches administratives ou le renforcement du rôle des généralistes dans la formation médicale. Mais à l'heure ou la Sécurité sociale s'apprête à moins rembourser 170 médicaments jugés peu efficaces, il est politiquement délicat de réclamer davantage aux malades. Patrick Coquidé
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