La zone euro disposée à prêter 30 milliards d'euros à la Grèce

Après les nombreux messages politiques vagues et peu convaincants, le plan d'aide à la Grèce est désormais concret et opérationnel. « Cette fois-ci nous établissons les détails du mécanisme », a déclaré hier à Bruxelles le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker. « C'est une étape de clarification que les marchés attendaient. Cela prouve qu'il y a de l'argent ! ». Les ministres des Finances de la zone euro se sont entendus hier, lors d'une conférence téléphonique, sur les modalités techniques des prêts bilatéraux qui seraient fournis à la Grèce en cas de besoin. « Le montant total pris en charge par les Etats membres de la zone euro, pour la première année, s'élèvera à 30 milliards d'euros, et devra être complété par le FMI », a indiqué Jean-Claude Juncker. Tous les pays de l'eurozone participeront et l'aide sera calculée sur la base de la clef de répartition du capital de la BCE. L'aide apportée par la France pourrait ainsi s'élever à près de 4,3 milliards d'euros et celle de l'Allemagne à 5,7 milliards. « Aucun Etat membre contribuant ne devra réaliser de perte », a toutefois assuré le premier ministre luxembourgeois. En effet, ces prêts ne coûteront rien aux contribuables puisqu'ils seront consentis à Athènes à un taux supérieur à ceux pratiqués habituellement par le marché. La contribution du FMI, à hauteur d'un tiers du montant total, pourrait s'élever à une quinzaine de milliards d'euros. L'enveloppe globale devrait ainsi atteindre 45 milliards d'euros, alors qu'Athènes doit emprunter quelque 53 milliards d'euros au total en 2010 pour refinancer sa dette. Actuellement, le taux exigé par les marchés à la Grèce pour emprunter est supérieur à 7%. Le mécanisme européen prévoit des taux proches de 5%, selon Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques. Un taux moins élevé mais pas un cadeau pour autant : « Ce prix ne contient pas d'élément de subvention, la structure de prix doit encourager la Grèce à retourner le plus rapidement possible à un financement normal sur les marchés », a indiqué Jean-Claude Juncker. Le mécanisme serait donc compatible avec la clause de non-renflouement d'un Etat de la zone euro en difficulté. calendrierLa décision d'hier « donne mandat à la Commission, en lien avec la BCE et en coopération étroite avec le FMI, de négocier un accord de prêt avec les autorités grecques », a déclaré Olli Rehn, qui sera chargé de coordonner les prêts des Seize. Les négociations vont démarrer dès aujourd'hui pour déterminer le montant, le prix, le calendrier et les conditions du soutien. « Nous n'avons pas décidé de l'activation du mécanisme qui ne dépendra que du seul droit d'initiative du gouvernement grec », a cependant martelé Jean-Claude Juncker. Pour l'heure, le gouvernement grec n'a pas demandé l'activation du mécanisme d'aide. Le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou espère pouvoir continuer à emprunter normalement sur des marchés rassurés par le « très important » accord de la zone euro. Tout le monde l'espère, en fait. « Notre premier objectif est d'éviter d'utiliser ce mécanisme », a rappelé Olli Rehn, « mais nous sommes prêts ». En cas d'appel à l'aide d'Athènes, c'est à l'Eurogroupe qu'il reviendrait d'appuyer sur le bouton. n
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.