L'antitrust souhaite que Mediobanca réduise sa part dans Generali

Le contrôle de l'assureur Generali par la banque d'affaires Mediobanca continue de faire débat. Le président de l'autorité de la concurrence italienne, Antonio Catricalà a déclaré dans une interview à l'agence Reuters qu'il faudrait « au moins une réduction de moiti頻 des parts de Mediobanca dans le capital de Generali pour « annuler les soupçons de contrôle de fait » de l'assureur par la banque. Mais comme l'a reconnu Antonio Catricalà, l'antitrust n'a pas le pouvoir d'imposer une cession. D'ailleurs Mediobanca n'a reçu aucune demandes des régulateurs pour réduire sa part dans Generali, a indiqué lundi Alberto Nagel l'administrateur délégué de Mediobanca lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe bancaire. « Nous n'allons pas réduire notre participation dans Generali », a-t-il ajouté, précisant que le conseil d'adminsitration considère cette part comme stable.Avec environ 14 % du capital de l'assureur le groupe Mediobanca en est le premier actionnaire et contrôle en réalité le groupe et la nomination des administrateurs. Il en a fait la démonstration le 24 avril dernier lors de l'assemblée générale des actionnaires en évinçant, contre sa volonté, Antoine Bernheim arrivé à la fin de son mandat de président de Generali, et en nommant à sa place Cesare Geronzi, le président de Mediobanca. investisseurs sereinsSans réagir officiellement, on fait observer chez Generali que ce n'est pas la première fois que l'antitrust manifeste sa désaprobation sur la position de Mediobanca dans Generali. Le plus critique reste d'ailleurs Antoine Bernheim lui même, désormais président d'honneur de Generali. Ne déclarait-il pas il y a tout juste un mois dans une interview avoir été gêné par Mediobanca dans ses projets pour l'assureur ? « Mediobanca ne peut pas, de son point de vue, donner des marges de manoeuvres à Generali, et cela m'inquiète pour son avenir», indiquait-il. L'homme d'affaires français, qui a pris la tête de l'assureur dès 1995, entretient une relation « je t'aime-moi-non-plus » avec la banque italienne. « Mediobanca m'a fait partir en 1999. (...) Et puis en 2002, Mediobanca, très inquiète de la situation financière de Generali qui était en perte, ma demandé de revenir», raconte-t-il. A 85 ans, ce Français qui s'est érigé en héraut de « l'italianit頻 de Generali fustige la prise de pouvoir de la banque, « ce qui n'a jamais été ni dans les intérêts de la compagnie et ses clients ni dans les intérêts de l'Italie », affirme-t-il. Un point de vue que partage à l'évidence le président de l'antitrust mais qui ne fait pas bouger pour l'instant le capital très émietté de l'assureur. Les investisseurs restent relativement sereins face à cette polémique récurrente. Le cours de Generali reculait de 0,19 % mardi à la clôture et celui de Mediobanca de 2,46 %, malgré 84 millions d'euros de résultat net à fin mars (contre 61 millions de pertes un an plus tôt) pour la banque, conformes aux attentes des analystes.
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