Le communiqué était prêt à être envoyé aux rédactions, à l'occasion du remaniement ministériel post-régionales : François Fillon, qui avait annoncé dès janvier, bien avant sa diffusion officielle, la principale prévision du conseil d'orientation des retraites (COR) concernant le déficit - 50 milliards de trou à l'horizon 2050 -, aurait la haute main sur le dossier, annonçait-il. Avec le nouveau ministre du Travail, Éric Woerth, bien sûr. Mais l'Élysée a finalement tranché contre cet affichage, refusant sans doute un tel « cadeau » au Premier ministre. Et celui-ci est resté très discret sur le sujet. « Il voulait le préempter, mais Éric Woerth a tout fait pour l'en empêcher », explique un haut fonctionnaire. Et, contrairement à ce que certains syndicalistes ont pu penser et craindre lors du transfert de Woerth du quai de Bercy à la rue de Grenelle, ce dernier s'est montré plus que conciliant avec les partenaires sociaux. Pas question de pratiquer le discours offensif, de multiplier les petites phrases antisyndicales. Le nouvel occupant du ministère du Travail joue au contraire l'apaisement. Il est en phase d'écoute. Il a troqué l'habit du ministre des comptes, que seul préoccupe le niveau de la dépense publique, contre celui du négociateur, ou tout au moins du maître ès concertations.volonté d'apaisementBien sûr, le nouveau ministre, s'il apparaît seul en première ligne, est cornaqué par l'Élysée. C'est le conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie, qui a largement défini sa stratégie. Toute la question est de savoir si cette volonté apparente d'apaisement présage une réforme moins ambitieuse que prévu, financièrement parlant, ou si le chef de l'État tranchera finalement en faveur de mesures difficiles.Le fait que François Fillon, toujours prêt à défendre le redressement budgétaire, ait été écarté pour une bonne part du dossier, donne à penser à certains experts gouvernementaux que la voie d'une réforme douce serait finalement retenue. I. B.

latribune.fr

11 Mai 2010, 23:19

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