Le bassin parisien, terre d'exploration pour l'or noir

Château-Thierry, Nogent-sur-Seine, Rigny-le-Ferron... Loin des complexités de l'Irak, du Nigeria ou du Kazakhstan, l'aventure pétrolière se joue aussi à quelques stations de RER de Paris. Encouragés par les nouvelles techniques de forage devéloppées dans l'extraction gazière aux États-Unis, la société pétrolière française Toreador et son partenaire américain Hess vont relancer une campagne d'exploration dans le bassin parisien. Objectif : évaluer le potentiel de la région en pétrole non conventionnel, c'est-à-dire l'huile n'ayant pas migré dans la roche réservoir, encore présente de façon diffuse dans la roche mère. Selon Toreador, le bassin parisien recélerait 65 milliards de barils, mais seule une infime fraction serait récupérable. L'entreprise, 19 millions de dollars de chiffre d'affaires, 1.000 barils produits par jour, apportera ses permis d'exploration. Hess, 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires, ses moyens financiers et l'expérience de sa production d'huile non-conventionnelle aux États-Unis. Les deux partenaires comptent forer six puits lors d'une première phase, qui sera suivie d'une deuxième en fonction des résultats. « On sait que le pétrole est là. La question est de savoir si on va réussir à le produire », a souligné mardi devant la presse Julien Balkany, vice-président non exécutif de Toreador. Sans s'engager sur des objectifs de production, le dirigeant, par ailleurs demi-frère du maire de Levallois, estime que le bassin parisien constitue « une chance pour réduire la dépendance de la France aux imports d'hydrocarbures ». Actuellement, avec quelque 10.000 barils par jour, le bassin parisien couvre environ 0,5 % de la consommation nationale de pétrole. L'autre région française productrice, l'Aquitaine, représente une proportion équivalente.eau et sable à haute pressionLes techniques que vont mettre en oeuvre Toreador et son partenaire sont similaires à celles qui ont permis le développement des gaz non conventionnels aux États-Unis. Soit des forages horizontaux (d'abord verticaux, ensuite déviés, jusqu'à devenir horizontaux à 2.500-3.000 mètres de profondeur) à partir desquels sont envoyés eau et sable à très haute pression pour fissurer la roche et libérer le pétrole contenu à l'intérieur. Des « surfactants biodégradables » seront ajoutés en proportion inférieure à 0,5 %, a souligné le patron des opérations de Toreador. Aux Etats-Unis, des inquiétudes ont émergé recemment sur les types de produits chimiques utilisés par les producteurs de gaz non conventionnels pour attendrir la roche. 
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