Voiture électrique : roulez, c'est rechargé

Des Japonais de Toyohashi University of Technology aux Américains de Stanford University ou du MIT, en passant par les Allemands de l\'IAV (Ingenieurgesellschaft Auto und Verkehr), des chercheurs du monde entier tentent d\'inventer des moyens de recharger les voitures électriques par simple contact avec les routes sur lesquelles elles roulent. Les Allemands avaient tiré les premiers en présentant dès le salon de l\'automobile de Francfort en 2009 une application de la recharge sans fil adaptée aux routes. Le principe, qui repose sur les lois électromagnétiques de James Clerk Maxwell, consiste à syntoniser deux bobines électriques servant de transmetteurs, dont l\'une reliée à une alimentation, afin de créer entre elles un champ électromagnétique de courte portée.A la suite d\' expériences du MIT utilisant cette technique pour alimenter  des téléphones portables et des écrans plats, les chercheurs de l\'IAV ont décidé d\'enterrer l\'émetteur sous les voies de circulation ou les places de parking, et de placer le récepteur sur le plancher des véhicules. Les bobines entrent en résonance lorsque les véhicules roulent sur la voie. D\'après les chercheurs, ce système ne présente aucun risque pour les utilisateurs et peut s\'utiliser dans toutes les conditions météorologiques.Plusieurs expériences à l\'arrêtPlusieurs expériences ont déjà été menées sur des versions statiques du procédé, c\'est-à-dire sur un système permettant aux véhicules de se recharger en étant garés sur des places de parking équipées. Des chercheurs du MIT ont ainsi travaillé sur une version permettant de transférer une charge de 3 kW à une voiture garée, et à Londres, la société HaloIPT, spécialiste de la recharge par induction, a mené il y a déjà deux ans des démonstrations similaires avec des Citroën électriques.D\'autres tests ont été menés sur des autobus en Nouvelle Zélande et à Milan, mais aucun constructeur d\'autobus ne s\'est encore équipé. Les étudiants de l\'université de Stanford, eux, sont passés à la vitesse supérieure. Du moins en théorie, puisqu\'ils ont utilisé un modèle mathématique pour démontrer qu\'il était possible de transférer 10 kW entre deux points distants de près de deux mètres, ce qui est suffisant pour recharger un véhicule roulant sur une voie qui serait équipée de la sorte. Ils ont calculé une efficacité de 97 %, autrement dit ce système n\'entraîne que 3 % de pertes en ligne, ce qui est un excellent résultat. Stanford a déposé un brevet, en attendant de mener des tests en laboratoire puis en grandeur nature.Plusieurs technologies en concurrenceDe leur côté, les Japonais de l\'université de technologie Toyohashi sont parvenus à transférer de l\'électricité (entre 50 et 60 watts) à une voiture au travers de blocs de ciment d\'une épaisseur de 10 centimètres. Mais ils doivent encore travailler sur la perte en ligne, qui s\'élève à 20 %, et sur la taille de l\'installation, qui devrait être multipliée par 100 pour que cela suffise à recharger un véhicule roulant. Mais il semblerait qu\'il soit relativement simple  de procéder à ce changement d\'échelle. En revanche, côté investissements, HaloITP avait estimé à 60 milliards de livres (75,75 milliards d\'euros) le coût d\'aménagement des routes du Royaume-Uni. En faisant remarquer que cette technologie permettrait en parallèle de réduire la taille des batteries et donc leur coût.La concurrence fait rage : la société de téléphonie mobile Qualcomm, qui a acquis HaloIPT en novembre dernier, prévoit de son côté d\'élargir à des tests sur route  la technologie mise au point  pour des véhicules statiques. Elle a même signé il y a un an, un partenariat avec un organisateur de courses automobiles vertes...    
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