Nicolas Sarkozy revient aux affaires sur France 2

Battling Sarko est de retour. Il était temps. » Cette phrase d'un élu UMP reflète le climat paradoxal dans lequel Nicolas Sarkozy va intervenir ce lundi soir sur France 2. Contesté dans les rangs mêmes de sa majorité, le chef de l'Etat reste celui vers qui tous les regards se tournent au paroxysme de la crise politique ouverte par l'affaire Woerth-Bettencourt.C'est l'opposition de gauche qui, la première, a sommé le président de s'expliquer. Mais à droite, de Jean-François Copé à Jean-Pierre Raffarin en passant par Bernard Accoyer, des voix se sont aussi élevées pour appeler Nicolas Sarkozy à s'adresser aux Français avant la coupure estivale. A l'Élysée, on fait valoir que le principe d'une intervention présidentielle à l'occasion de la présentation en Conseil des ministres, mardi 13 juillet, du projet de réforme des retraites (voir ci-contre) était acté depuis plusieurs semaines. Nicolas Sarkozy ne « s'est laissé dicter aucun agenda », souligne un proche du chef de l'Etat.Le choix d'une émission télévisée spéciale, à la veille du Conseil des ministres, est toutefois l'expression d'une communication de crise. Nicolas Sarkozy s'est déjà plié à l'exercice à plusieurs reprises depuis 2007. Notamment en janvier dernier, quand, déjà malmené dans les sondages, il avait répondu pendant deux heures aux questions d'un panel de onze Français sur la situation économique... mais aussi sur l'affaire Jean Sarkozy et la polémique sur la double rémunération d'Henri Proglio. Déjà, les liens entre pouvoir et argent étaient au coeur de l'actualité.Vendredi matin, le chef de l'État a indiqué sur sa page Facebook qu'il prendrait « notamment le temps de parler de l'avenir de nos retraites » lors de son intervention sur France 2. Il a aussi appelé les Français à lui faire part de leurs sujets d'intérêt. Plusieurs commentaires l'appellent à revenir sur les mesures de rigueur envisagées pour le budget 2011. « Ne matraquez pas la classe moyenne, merci », lance ainsi un internaute. A l'Élysée, on souligne que le chef de l'État veut « redonner un cap, apporter un message clair sur la sortie de crise et les réformes ». Et réaffirmer quelques grands principes, comme celui du bouclier fiscal, mis à mal par la crise et aussi, de manière collatérale, par l'affaire Bettencourt.remaniementPour tenter de reprendre l'initiative, alors qu'il est à son plus bas historique dans les sondages, Nicolas Sarkozy a attendu ce qu'il analyse comme un tournant après quatre semaines de tempête dans l'affaire Woerth-Bettencourt. L'Élysée estime en effet que l'étau s'est desserré autour du ministre du Travail, à qui Nicolas Sarkozy maintient sa confiance pour la conduite de la réforme des retraites. Depuis mercredi, le chef de l'État et sa garde rapprochée ont pris pour cible le journaliste Edwy Plenel, patron du site Médiapart, à l'origine des principales révélations de l'affaire Bettencourt.Renforcé dans sa détermination à ne « pas céder à la pression », Nicolas Sarkozy devrait préciser qu'il va « coller » à son calendrier d'un remaniement profond du gouvernement à l'automne, lorsque la réforme des retraites sera sur les rails.
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