ACS se désendette et mise sur l'énergie 

Réduire son endettement tout en montant en puissance dans l'énergie, et au premier chef, en renforçant ses positions au sein de l'énergéticien Iberdrola : c'est la double ambition de Florentino Perez, le président du premier groupe de BTP espagnol ACS. Mais parviendra-t-il à ses fins ? ACS a annoncé mercredi que la cession au fonds CVC de 15,5 % de ses parts au capital du concessionnaire Abertis lui permettrait d'engranger 1,72 milliard d'euros. ACS reste actionnaire d'Abertis (propriétaire notamment de la société d'autoroutes française Sanef) mais à hauteur de 10,28 %, contre 25,83 % auparavant. Sachant qu'il vient aussi de céder sa filiale de services portuaires Dragados pour plus de 720 millions, il se donne donc les moyens de réduire sa dette nette (10,5 milliards).Un tel retrait peut toutefois sembler étonnant, car les métiers d'Abertis qui gère des autoroutes, des aéroports et des infrastructures de télécommunications, offrent une grande récurrence. Mais ACS n'en était qu'un actionnaire minoritaire et entend utiliser le produit de ces cessions pour monter en puissance dans l'énergie et porter sa participation dans Iberdrola de 12,6 % à 20 % (ce qui lui permettrait de la consolider dans ses comptes). Il mise aussi sur les énergies renouvelables, sachant qu'il a investi 645 millions d'euros au premier semestre dans des usines thermosolaires en Espagne ou des parcs éoliens au Mexique. Différend avec IberdrolaParier sur l'énergie, a, il est vrai, tout son sens alors qu'ACS a enregistré un chiffre d'affaires quasiment étale au premier semestre (+ 0,1 % à 8,1 milliards) tandis que sa branche construction, affectée par l'éclatement de la bulle immobilière, a vu ses ventes baisser de 4,8 %, à 3,1 milliards. Mais les relations entre Iberdrola et ACS sont à couteaux tirés, au point que les deux groupes ont porté leur différend devant les tribunaux. Iberdrola, qui refuse à ACS le siège demandé à son conseil d'administration, a même soutenu début juin que ACS avait surestimé ses bénéfices de 1,4 milliard d'euros en 2009. La Bourse, en tout état de cause, reste sceptique. Le titre ACS a perdu hier 2,65 % à 33,415 euros. Sophie Sanchez
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