Les producteurs laitiers se mobilisent à nouveau

Malgré le geste d'apaisement des coopératives à leur égard, les producteurs de lait entendent bien maintenir la pression. Tout particulièrement ce jeudi alors qu'expire l'ultimatum qu'ils avaient fixé à leurs clients (industriels ou coopératives) afin de se voir accorder un « juste prix » pour leur production. Emmenés par les trois syndicats majoritaires (FNSEA, FNPL et Jeunes Agriculteurs), les producteurs devraient manifester devant les sièges sociaux de leurs grands clients. Dans leur viseur : Bel, Bongrain, et Sodiaal à Paris, Lactalis à Laval et Laïta à Brest. Pourtant, mercredi, Sodiaal et Laïta, les deux coopératives laitières, ont indiqué qu'elles accepteraient de recevoir les producteurs. Pas suffisant aux yeux de ces derniers. Les producteurs de lait demandent une reprise des négociations sur les prix pratiqués par les industriels contraires selon eux à l'accord signé le 3 juin 2009. « En 2009, les producteurs ont fait un effort parce que le marché était en berne, rappelle Thierry Roquefeuil, secrétaire général de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) et éleveur dans le Lot. Mais en 2010, les prix de vente sont remontés. C'est normal que les producteurs en profitent ! » Pour eux, le « juste prix » serait de 320-330 euros la tonne, contre 300 euros environ aujourd'hui. un « vrai ras-le-bol »Les producteurs de lait ont entamé une épreuve de force avec les industriels depuis deux semaines au moyen d'opérations d'étiquetage dans les grandes surfaces, appelant à boycotter les produits des industriels qui n'appliquent pas l'augmentation des prix du lait. « Ces opérations sur les marques sont très pénalisantes pour l'image des industriels », déplore Olivier Picot, président de l'ATLA (Association de la transformation laitière française). D'ailleurs, Lactalis n'a pas hésité à attaquer en justice la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs dans plusieurs départements pour « préjudices causés à la marque ». De son côté, l'industriel Bel qui fabrique le fromage La Vache qui rit a signalé que, pour lui, « l'ultimatum fixé par les agriculteurs n'était pas une échéance ». Il propose des rencontres en septembre. Mais les producteurs n'entendent pas reculer. « Si la réponse est négative, la mobilisation contre les industriels sera encore plus forte, prévient Thierry Roquefeuil. Il y a un vrai ras-le-bol. » Une réunion de compromis pourrait cependant se tenir la semaine prochaine. Aglaé de ChalusPour eux, le « juste prix » de vente serait de 320-330 euros la tonne contre 300 environ aujourd'hui.
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