EADS : traitement de choc pour sa filiale défense Cassidian

La réorganisation de la filiale défense, Cassidian, n\'a pas traîné. A l\'image de la méthode de Tom Enders : rapide et sans concession. Une semaine après avoir été nommé à la tête de Cassidian par le président d\'EADS, Bernhard Gerwert n\'a pas fait dans la dentelle en effectuant un grand ménage dans son comité de direction. Il a changé pratiquement toute l\'équipe de direction de Cassidian, faisant notamment deux victimes de poids du côté français, Bruno Rambaud, arrivé pourtant il y a peu de temps dans le groupe, et du récent patron des activités de cyberdéfense, Hervé Guillou. \"Les anciens membres de la direction de Cassidian Bernd Wenzler, Hervé Guillou et Radi Karmi assumeront d\'autres responsabilités au sein d\'EADS. Bruno Rambaud quittera le groupe\", explique le communiqué de la filiale défense du groupe EADS. Avec \"effet immédiat\". Circulez, il n\'y a plus rien à voir.Désaccord stratégiqueCette réorganisation brutale, qui passait en premier lieu par l\'éviction de l\'ancien patron de Cassidian Stefan Zoller, a été décidée, selon des sources bien informées, début juillet et entériné par un conseil d\'administration d\'EADS. Il faut la comprendre par un désaccord stratégique (\"latribune.fr du 3 septembre\") sur la façon de diriger Cassidian. Stefan Zoller voulait mettre le cap vers les pays émergents (Inde, Brésil, Russie...) tout en dédaignant les pays domestiques d\'EADS dans une phase de repli dans le domaine de la défense en raison des contraintes budgétaires (France, Allemagne, Espagne et Grande-Bretagne) et en lançant des programmes sans concertation avec ces clients. Stefan Zoller paie notamment l\'échec cuisant du drone Male Talarion, développé en grande partie sur fonds propres et rejeté notamment par la France et l\'Allemagne. Le ministère de la Défense français n\'a pas souhaité faire de commentaires, estimant qu\'il s\'agissait de la décision d\'un groupe. \"Nous n\'avons pas à nous substituer aux dirigeants d\'EADS\", explique-t-on. De meilleures relations avec les pays EADSTom Enders, qui connait bien la division défense pour l\'avoir dirigé avant d\'être nommé coprésident d\'EADS, a tranché en faveur de la ligne, qui défendait de meilleures relations avec les pays EADS et en tenant compte des besoins des armées de ces Etats. Ainsi, le patron du marketing et des ventes à l\'international, Rani Karmi, soupçonné d\'appartenir au Mossad, était \"personna non grata\" au ministère de la Défense français, explique-t-on à \"latribune.fr\". Il ne pouvait pas entrer à la Direction générale de l\'armement (DGA). Il est remplacé par le plus consensuel directeur de la stratégie d\'Airbus, le franco-allemand Christian Scherer, qui sera patron des ventes et des opérations internationales.Un responsable dédié à la FranceLe nouveau patron de Cassidian, qui doit améliorer la rentabilité de son entreprise - notamment passer d\'un Ebit de 8 % à 10 % - s\'est donc mis au diapason des nouvelles orientations stratégiques de Tom Enders. \"La France, pays domestique et pilier majeur de la stratégie de Cassidian, fera l\'objet d\'une gestion spécifique placée sous la direction de Jean-Marc Nasr, qui sera également chargé des activités de Cassidian Cyber Security et conservera ses attributions antérieures à la tête de Secure Communication Solutions\", a précisé le communiqué. La nouvelle responsable de la direction opérationnelle (COO), Pilar Albiac Murillo, qui était auparavant directrice de la qualité et des améliorations \"Lean\" au sein d\'Airbus, s\'occupera également du gouvernement espagnol. Pour l\'Allemagne, ce sera en personne Bernhard Gerwert. \"Les nominations se sont décidées sur les compétences et non pas sur les nationalités\", explique une source proche du dossier.Pas de démantèlement en vueEnfin, il ne semble plus question de démanteler Cassidian en vue de renforcer d\'autres divisions d\'EADS (Eurocopter, Airbus, Astrium...). Ce projet a été étudié mais n\'a pas été validé. En outre, EADS compte poursuivre le développement de ses activités défense en vue de continuer à rééquilibrer les activités Airbus et non Airbus pour rendre le groupe le plus solide possible en cas de retournement de cycle de l\'aéronautique civile.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.