Dans son envol, le dollar force la barre de 1,40 pour 1 euro

Le dollar a successivement sauté la barrière de 1,40 pour 1 euro, sur laquelle il avait buté à plusieurs reprises, et celle de 1,39, pour se hisser hier jusqu'à 1,3895, faisant au passage retomber la monnaie unique à son plus bas niveau depuis un an. Le billet vert affiche ainsi un regain de vigueur de 15,5 % depuis son plancher absolu du 15 juillet dernier à 1,6038 pour 1 euro.Une évolution qui permet de penser que cette reprise n'avortera, cette fois, pas : elle est planétaire. Le dollar a rebondi face à pratiquement toutes les monnaies mondiales, de la zone pacifique, à l'Asie du Sud-Est en passant par l'Europe centrale et orientale, dont les monnaies se livraient à une course folle jusqu'au début de l'été. L'atteste le fulgurant redémarrage de son indice pondéré par rapport aux monnaies des principaux partenaires commerciaux des États-Unis, qui a bondi de près de 10 % depuis le creux de la vague de la mi-juillet, pour s'établir hier à 76,87. Le cycle de six ans de baisse du dollar amorcé au début du printemps 2002 confirmerait donc qu'il est bel et bien achevé. Un nouveau cycle - de hausse cette fois -, qui devrait durer trois à cinq ans, s'est ouvert, selon Jean-Louis Mourier et Christian Parisot, économistes d'Aurel, qui ajoutent qu'il ne sera bien sûr pas linéaire.LA ZONE EURO RESPIRECe retournement redessine la carte économique mondiale. Il soulage bon nombre de pays dont la vigueur de la monnaie ajoutait aux vicissitudes économiques, à l'instar de la zone euro ou de la Grande-Bretagne et de la zone Pacifique, menacées de récession. Mais il met en péril les politiques de lutte contre l'inflation, mises en pratique souvent à contrecoeur, dans les zones ou les prix progressent à deux chiffres, telle l'Asie. Bien que " l'euro reste surévalué malgré son récent repli ", selon l'appréciation de Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, la zone euro respire doublement, puisque la reprise du dollar s'accompagne d'une forte décrue des prix du pétrole. Pour l'Australie et la Nouvelle-Zélande, dont les dollars avaient bondi comme des wallabys, c'est pain bénit. Les autorités de Wellington ont pu procéder hier à leur deuxième détente monétaire depuis fin juillet en abaissant le taux directeur d'un demi-point à 7,5 %, faisant retomber le " kiwi " à son plus bas niveau depuis deux ans. La baisse précipitée de leurs monnaies face au billet vert fait en revanche grincer des dents nombre de pays d'Asie, qui ont été contraints de durcir leurs taux pour contrer la spirale inflationniste. Après avoir acheté des tombereaux de dollars pour freiner l'ascension de leurs monaies, la Corée du Sud, la Thaïlande ou l'Inde sont aujourd'hui contrainte d'en vendre pour les soutenir.Le yen crève le seuil de 150 pour 1 euroLe yen a poursuivi sur sa lancée face à l'euro, pulvérisant le seuil de 150 yens, pour monter jusqu'à 148,38 yens, un plus-haut depuis septembre 2006. Rappelons qu'à la mi-juillet, le yen avait enfoncé un record de faiblesse face à la monnaie unique à 169,95. L'aversion du risque alimente toujours un courant acheteur de yens.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.