C'était en juin 2009. Léo Apotheker, directeur général de l'éditeur de logiciels SAP, venait de présenter l'association entre SAP et PlaNet Finance, la structure de microcrédit de Jacques Attali. Au moment du cocktail, Léo Apotheker s'est lancé dans une conversation à bâtons rompus avec les journalistes présents : « On l'oublie souvent, mais un système d'information est quelque chose de très sérieux, lance-t-il. Dans le cas de SAP, nous faisons fonctionner une bonne moitié, sinon plus, de l'économie mondiale. » Ajoutons que les entreprises qui « font » l'économie mondiale sont cotées en Bourse et qu'elles se doivent de communiquer les traits significatifs de leurs activités à leurs actionnaires. Pour autant, elles mentionnent rarement l'impact du système d'information (SI) et sa contribution positive au compte de résultat?Il est vrai que la valeur du SI pour l'entreprise est difficile à calculer sereinement. Quand d'aventure une société entreprend une refonte ou une modification de son système d'information, les gains ne concernent que rarement l'informatique mais plus les processus métiers. Ils sont généralement améliorés mais on a tendance à oublier pourquoi et comment.contribution financièreCependant, le meilleur moyen de prouver la valeur d'un SI est peut-être à chercher du côté de sa contribution financière, surtout en période de crise. Dans un environnement économique où le chiffre d'affaires ne progresse pas, le pilotage des coûts permet de tenir les marges. « Cela suppose d'avoir une vision très claire de l'analyse des coûts par ligne de produits et par entit頻, souligne Vincent de Poret, directeur des applications financières de SAP France. Sur ce pilotage des coûts peut se greffer la gestion du cash qui permet d'avoir de la flexibilité pour rebondir lorsque les choses iront mieux. Dans la pratique, cela peut se traduire par la décision de ne plus livrer un client qui a une dette de 2 millions d'euros. Puis par un outil de suivi du recouvrement et des risques clients, pour déterminer les risques, les situer et savoir s'ils sont partagés entre les commerciaux et les financiers (réponse : rarement).En période de visibilité réduite, le SI offre un potentiel de réactivité s'il permet « d'élaborer rapidement dix versions de budgets différentes en prenant plusieurs hypothèses », assure Vincent de Poret. On diminue la voilure en cas de grain ; on la remet si une accalmie se manifeste. Et ce n'est pas tout. La prochaine étape de l'évolution du SI sera de conduire l'entreprise sur les voies du développement durable. P. B.

latribune.fr

12 Oct 2009, 1:38

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