Comment êtes-vous devenu auto-entrepreneur ?Après avoir passé dix-sept ans dans une grande société spécialisée dans les alarmes et la vidéo-surveillance, j'ai été licencié économique en août 2006. J'ai alors postulé à plusieurs postes correspondant à mon ancienne activité, sans succès. Après un an de recherche d'emploi, j'ai décidé de lancer ma propre entreprise fin 2008. À l'époque, le statut d'auto-entrepreneur émergeait à peine. Je me suis renseigné grâce à des forums Internet, et l'inscription a été assez facile.Comment ça s'est passé avec les administrations ?À l'époque, l'État avait un peu mis la charrue avant les b?ufs : beaucoup de personnes, à l'ANPE et aux Assedic notamment, n'étaient pas au courant de ce statut. Faute d'informations, ils m'ont réorienté vers la Boutique de gestion où j'ai pu avoir des renseignements.Et les banques ?Pour la banque, cela s'est fait sans problème : une ouverture de compte en mon nom, avec une enseigne commerciale en plus. J'ai investi dans de l'outillage et j'utilise mon véhicule personnel. En revanche, j'ai réellement eu des difficultés avec les assurances. Pendant trois mois, cela a été la misère. Les premiers assureurs n'ont tout simplement pas répondu à mes demandes : ils ne voulaient pas entendre parler de ce statut d'auto-entrepreneur. Finalement, après trois mois de recherches ? et toujours grâce aux forums Internet ? j'ai enfin pu trouver un courtier qui a accepté de me prendre pour une responsabilité civile professionnelle. Depuis, les assureurs ont changé d'avis, car ils ont vu le potentiel que ce statut représente.Justement, que pensez-vous de ce statut ?C'est un bon statut pour un démarrage d'entreprise car cela reste plus facile : il n'y a pas d'engagements, et la seule contrainte, au final, c'est de réaliser du chiffre d'affaires dans l'année, sinon on est radié. Ce que je regrette en revanche, c'est que la loi sur la réduction des charges sociales, qui est effective depuis le 1er mai, ne soit pas rétroactive. Mais si demain mon activité se lance ? je recherche notamment des contrats en sous-traitance ? je changerai rapidement de statut pour passer en EURL [ou en SARL].Que pensez-vous de l'allégement des charges ?Je le trouve bien, mais encore insuffisant : les auto-entrepreneurs ne sont pas assujettis à la TVA et donc, on la paye sans pouvoir la récupérer. Vous rajoutez les charges sociales et, au final, on verse presque 40 % de cotisations et de taxes : je pense que l'État peut faire en sorte que ce statut soit encore plus incitatif.Propos recueillis par Martin Venzal, à Toulouse(*) Installation et dépannage d'alarmes et vidéo-surveillance sur la région toulousaine.Abdessamad Benhaddou,auto-entrepreneur (*)

latribune.fr

12 Oct 2009, 1:38

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