La Lettonie joue son avenir cette semaine auprès des prêteurs internationaux

Pays baltesFaire de nouvelles économies, dans un pays déjà menacé par la ruine et l'agitation sociale, sans oublier une éventuelle dévaluation de sa monnaie : tel est le défi que la nouvelle coalition, qui dirige ce petit pays au bord de la mer Baltique, entré dans l'Union européenne en 2004, doit relever au plus vite. Dès aujourd'hui, le gouvernement se réunit pour tenter d'effectuer de nouvelles coupes budgétaires. Sinon, il s'attirera un peu plus les foudres des prêteurs ? Fonds monétaire international, Union européenne et État suédois, qui accroissent la pression depuis plusieurs jours. En décembre, ces derniers avaient passé un accord avec le gouvernement letton afin de lui prêter un total de 7,5 milliards d'euros, pour offrir une bouffée d'oxygène à une économie exsangue en raison de sa plus sévère crise économique depuis le démantèlement de l'Union soviétique, à laquelle la Lettonie appartenait, avec l'Estonie et la Lituanie.réduire le déficitCe prêt était toutefois assorti d'une condition : que l'État letton ne fasse pas moins de 500 millions de lats d'économies par an d'ici à 2012, afin de réduire le déficit budgétaire à 8,5 % du PIB en 2010. Mais pour l'heure, le gouvernement n'a réussi qu'à couper 325 millions de lats (462 millions d'euros) dans le budget 2010. Et le déficit dépasse les 10 % du PIB? Or les prêteurs, la Suède en tête, dont les banques sont très exposées dans les pays de la Baltique, ont prévenu : sans de nouvelles réductions des dépenses, les transferts de fonds qui doivent encore être réalisés dans le cadre de l'accord de prêt n'auront pas lieu. Et la Lettonie se retrouvera au bord du gouffre. De fait, elle n'a reçu que 1,6 milliard d'euros des prêteurs pour l'instant, ce qui peut la soutenir jusqu'en mars seulement, selon les observateurs.Si le Premier ministre letton, Valdis Dombrovskis, a promis en fin de semaine dernière de trouver un accord avec son gouvernement, afin de faire passer le déficit sous 10 % du PIB cette année et 8,5 % l'an prochain, les prêteurs veillent au grain : le FMI vient de conclure une nouvelle visite sur place, et le commissaire européen aux Affaires économique et monétaires, Joaquin Almunia, se rendra à Riga, dès demain, au lendemain, donc, de la session budgétaire de la dernière chance pour le gouvernement letton.Où ce dernier va-t-il trouver des économies à faire ? Auprès des fonctionnaires ? Leur salaire devait être réduit de 35 %. Mais les réductions de salaires n'ont été que de 5 % pour l'instant. Il faudra donc appliquer pleinement cette mesure, une exigence du FMI ? ou faires des économies ailleurs. À moins d'augmenter les recettes de l'État. Pour cela, les experts parient sur un nouvel impôt, concernant les biens immobiliers. Mais pour l'instant, c'est une mesure bien différente qu'envisage le gouvernement et qui ne va pas dans le bon sens, en particulier selon les banques suédoises, prêteuses sur place.Chute de l'immobilierLe Premier ministre a en effet avancé l'idée de limiter, pour les ménages, le remboursement de leurs prêts immobiliers à la valeur de marché actuelle de leur actif. De quoi soulager les Lettons, essentiellement endettés en euros. D'autant qu'avec l'effondrement de l'économie (le PIB a reculé de 18,7 % au deuxième trimestre), le marché immobilier, qui avait connu une envolée des prix ces dernières années, est lui aussi en chute libre : en juin, les prix avaient baissé de plus de 70 %, comparés aux sommets de mars 2007. Pour certains observateurs, il n'y a pas de doutes : en proposant cette mesure, le gouvernement ouvre la voie à une dévaluation du lats, pour l'instant encore arrimé à l'euro. Sans le dispositif envisagé par le gouvernement, les ménages, rémunérés en lats, auraient en tout cas encore plus de difficultés à rembourser leurs prêts en euros si la monnaie locale venait à être dévaluée?
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