Quelques secteurs de l'industrie française profitent de la reprise allemande

« L'Allemagne est le premier client des exportations françaises et l'Allemagne va manifestement très bien. C'est donc une bonne nouvelle pour l'économie française », souligne Jean-Christophe Caffet, économiste à Natixis. Au vu du détail de la balance commerciale allemande à octobre 2010 fournie par Destatis, les importations en provenance de France sont clairement en hausse. Elles ont progressé de 11,8 % par rapport à octobre 2009, pour s'élever à 50,76 milliards d'euros. En nominal, l'Allemagne a ainsi importé depuis l'Hexagone, en 2010, 5,35 milliards d'euros de plus qu'en 2009. On note dans ces 50 milliards de produits français importés le poids colossal (11,5 milliards d'euros) de la catégorie « autres véhicules » (les avions), qui traduit les transferts entre EADS France et EADS Allemagne.La balance commerciale avec l'Allemagne reste toutefois déficitaire pour la France, de 24 milliards d'euros, soit 2,22 milliards de plus qu'en 2009 à la même époque... La Chine, elle, affiche un excédent commercial avec l'Allemagne de 19 milliards d'euros. En d'autres termes, la croissance allemande profite surtout à la Chine et non à la France.L'agroalimentaire atoneParmi les secteurs français qui gagnent du terrain dans les échanges avec l'Allemagne, figurent la métallurgie (dans la catégorie « fournitures industrielles ») et la pharmacie ; les importations allemandes dans le secteur progressent de plus de 30 % sur un an. L'agroalimentaire (Champagne, foie gras... 3 milliards d'euros d'importations) reste atone. En revanche les importations d'automobiles et d'équipements automobiles français reculent, de 5,14 %, même si elles représentent 5,71 milliards d'euros. Une mauvaise nouvelle, alors que la production hexagonale subira en 2011 le contrecoup de la fin de la prime à la casse sur son marché intérieur. Au final, si la France devait profiter de la croissance allemande, ce serait grâce à la vitalité de l'industrie et non grâce à la consommation des ménages. « Les fournitures industrielles représentent environ 25 % des exportations françaises vers l'Allemagne, et les biens de consommation seulement 12-13 %, rappelle Jean-Christophe Caffet. « La consommation des ménages allemands n'est donc pas aussi vitale qu'on le croit » pour la France, souligne-t-il.
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