Lasry construit une nouvelle usine au Maroc

Le groupe Lasry a deux métiers historiques. D'une part, l'intermédiation dans le secteur du verre plat (le « float » dans le jargon des verriers) entre les quelques fabricants mondiaux et les industriels du bâtiment principalement, et, d'autre part, la revente aux transformateurs de produits verriers divers et variés, à travers plus de 2.000 produits qu'elle compte en référence. Ces deux activités représentent encore respectivement 10 % et 75 % de son chiffre d'affaires qui s'est élevé à quelque 50 millions d'euros sur l'exercice 2010. Mais la rentabilité de ces branches aurait tendance à baisser. La société entend donc développer d'autres activités encore marginales chez elle mais dont les marges sont nettement plus confortables que les précédentes. Lasry, dont le siège social est implanté à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) et qui dispose d'une demi-douzaine de centres de distribution en France et des filiales en Espagne, au Portugal, en Israël, en Bulgarie et au Maroc investit donc actuellement dans la transformation du verre et la vente de solutions clés en main pour les grands projets architecturaux.Pour cette activité de transformation, le groupe dispose de deux filiales, l'une située à Bayonne, l'autre dans les Yvelines qui réalisent ensemble déjà environ 6 millions d'euros de chiffre d'affaires. En revanche l'activité projets est encore naissante. « Nous avons commencé à nous intéresser à ce segment de marché il y a deux ans à partir de notre filiale israélienne. Aujourd'hui, nous pensons que nous aurons avantage à l'étendre à d'autres filiales », note Claudio Ali, administrateur de Lasry Holding et proche collaborateur de Sydney Lasry, le fondateur du groupe en 1984. Mais faute de disposer des infrastructures nécessaires pour le faire lui-même, le groupe sous-traite encore actuellement à d'autres transformateurs la fourniture du verre sur les « projets » qu'il remporte et se contente à cette occasion de jouer les intermédiaires. L'idée de ses dirigeants est donc d'ouvrir une nouvelle usine de transformation adaptée à cette nouvelle activité. Elle leur permettra de rééquilibrer, en termes de résultats, l'ensemble de ses marchés mais aussi d'améliorer la valeur ajoutée du département « projets », de le sécuriser et enfin d'augmenter sa force de négociation auprès des producteurs de verres plats. Pour des raisons pratiques, cette usine qui devrait être opérationnelle au début de l'année 2012 sera située à Tanger, au Maroc. « Tanger est le plus grand port en eau profonde d'Afrique et il est idéalement situé avec une porte sur la Méditerranée et une autre sur l'Atlantique », analyse Claudio Ali. Cette usine dont le coût est estimé à 8 millions d'euros, sera financée grâce à une levée de fonds réalisée il y a quelques semaines dont 4,5 millions ont été placés sous forme d'obligations convertibles à échéance de 5 ans auprès de CDC Entreprises, la filiale de la Caisse des dépôts en charge de ses investissements au capital des PME.
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