Une taxe carbone à l'échelle européenne déjà vilipendée

C'est une des mesures phares de relance du Marché unique de Michel Barnier et elle a déjà fait couler beaucoup d'encre avant même d'être présentée ce mercredi à Bruxelles. Le commissaire européen à la Fiscalité, Algirdas ?emeta, propose une révision de la directive de 2003 sur la fiscalité de l'énergie « afin d'assurer un traitement cohérent des diverses sources d'énergie ». Cette directive, dépassée selon Bruxelles par le plan européen de réduction d'émission de CO2 adopté depuis par les 27 États membres, fixe notamment un taux minimal commun de taxation par type de carburant. Pour le gazole, ce taux plancher est actuellement de 0,33 euro par litre. Or la Commission veut désormais établir le calcul de cette accise minimale sur la base de deux nouveaux critères : le contenu énergétique du produit et sa teneur en émissions de CO2. Cela devrait rapprocher, vers le haut, le prix du gazole et celui des supercarburants, en général plus élevé. De quoi aussi mobiliser les constructeurs automobiles qui vendent plus de véhicules Diesel que d'autos essence, comme ceux d'outre-Rhin. La chancelière Angela Merkel elle-même a déjà indiqué qu'elle s'opposerait à l'initiative de la Commission. En France aussi où un véhicule sur deux est un diesel, les réactions pourraient être vives. « Surtout qu'un renchérissement du gazole n'aiderait pas vraiment le pouvoir d'achat », remarque un spécialiste du secteur. La relative harmonisation des différents taux d'accises sur les carburants en Europe devrait, selon Bruxelles, réduire les distorsions de concurrence. Reste à savoir si les consommateurs et professionnels seront prêts à en payer le prix à la pompe. Frank Paul Webe
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