Dans un entretien au « Financial Times » (FT), le chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero a affirmé qu'il appliquera son plan d'austérité « quel que soit le coût ». L'Espagne, suivie de près par les marchés depuis l'éclatement de la crise grecque, augmentera les coupes dans les dépenses publiques si le plan actuel s'avère insuffisant pour atteindre l'objectif d'un déficit de 3 % en 2013. Celui-ci s'élevait à 11,2 % en 2009. Les mesures pour y parvenir consistent en des coupes dans le budget et une baisse de l'embauche publique (87 % d'offres en moins en 2010), ainsi qu'une hausse de la TVA en juillet. Pour Robert Tornabell, économiste à l'ESADE Business School, les objectifs de 2013 impliquent forcément de nouvelles hausses d'impôts, notamment au niveau régional et municipal. Pour cet analyste, le « coût » de ces mesures ne s'est pas encore traduit par une grève générale ou autres actions de grande ampleur, parce que Zapatero bénéficie du soutien des syndicats. Pour autant, lors des prochaines élections de 2012, « le parti socialiste n'obtiendra pas la majorité absolue à cause de l'impression que Zapatero a laissée de ne pas savoir gérer la crise », prédit Robert Tornabell. Ce sentiment est partagé par les marchés. L'entretien concédé au quotidien britannique semblait d'ailleurs avoir pour but de les rassurer quant à la fermeté de Zapatero et remédier à la perte de sa crédibilité. Le choix du FT n'est pas anodin. La ministre de l'Economie, Elena Salgado, avait elle-même rendu visite à la rédaction de ce journal, très critique à l'égard de Madrid lors de l'effondrement des marchés en février, pour la convaincre du sérieux du plan espagnol et couper court aux comparaisons avec la Grèce.Gaëlle Lucas, à Madrid

latribune.fr

12 Avr 2010, 23:19

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