« Au moins 2 % du PIB à l'enseignement supérieur »

PHILIPPE AGHION, PROFESSEUR D'ÉCONOMIE À HARVARDQuelles sont les principales recommandations du rapport que vous avez remis lundi à Valérie Pécresse ?Il faut d'abord augmenter les moyens alloués par l'État aux universités. Si on veut mettre correctement en application la réforme des universités, il est nécessaire d'allouer au moins 2 % du PIB à l'Enseignement supérieur, contre 1,3 % en 2008. La deuxième recommandation serait de rééquilibrer la gouvernance des universités en l'ouvrant davantage aux personnes externes, au travers d'un « Board of Trustees » issues de la sphère économique et sociale. Comment peut-on améliorer l'insertion professionnelle à l'université ? Avant tout il faut favoriser l'accès à l'information. D'abord en rendant plus lisible aux étudiants les parcours et les débouchés possibles après l'université. Il est très important également de permettre à ces derniers d'évaluer leurs professeurs. À Harvard par exemple, je reçois les commentaires de mes étudiants et cela m'a permis d'adapter le contenu de mes cours à leurs attentes. Pourquoi ne pas avoir évoqué la question de la sélection dans votre rapport ? On sera amené à y réfléchir. Le rapport permettra de damer le terrain. Si l'idée de la spécialisation progressive que j'ai proposée est mise en place, la question de la sélection à l'entrée de Master 1 viendra naturellement.Aglaé de Chalu
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