Rififi entre fédérations sportives et opérateurs de paris

La Coupe du monde a permis aux opérateurs de paris sportifs de s'élancer sur Internet. Tous vont maintenant devoir transformer l'essai. Etape du moment, la signature des contrats avec les fédérations sportives. Pour proposer des paris sur les compétitions françaises, les opérateurs doivent conclure un accord de rémunération avec les organisateurs d'événements. Selon la législation, son coût ne doit pas être discriminatoire et doit être en rapport avec les dispositifs de lutte contre la fraude mis en place. «Nous n'avons signé avec aucune fédération pour le moment en raison des conditions imposées», indique le président de Sajoo (Groupe Amaury), Alain Krzentowski. Les quarts de finale de la Coupe Davis qui se sont déroulés le week-end dernier à Clermont Ferrand ont constitué un galop d'essai pour la Fédération française de tennis (FFT) et les opérateurs. PMU et Eurosportbet ont pu ouvir les paris, mais ni Betclic, ni Sajoo. L'accord entre les opérateurs et la fédération française de football (FFF), actuellement en négociation et qui doit régir les paris sur le championnat de football de Ligue 1, est encore plus stratégique. Le cahier des charges de la FFF est examiné ce mardi par l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), qui rend un avis uniquement consultatif.Première récrimination des opérateurs, les 1% de rémunération sur les mises requis par la FFT et la FFF. « 1% des mises, c'est entre 30 et 40% de la marge», s'insurge Alain Krzentowski. Pour le site, cette exigence renchérirait beaucoup trop le live betting (paris en direct), où le parieur peut miser continuellement sur le service gagnant par exemple, avec des chances élevées de gagner. En outre, les deux fédérations exigent « des informations stratégiques sur le montant des paris par match, sur les mises les plus élevées ou le type de paris. En revanche, la FFT ne peut nous garantir le droit d'utiliser le nom des joueurs dans nos communications», précise Alain Krzentowski. Sajoo prévoit donc de saisir officiellement l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel). Même constat du côté de Betclic, qui n'a pas signé avec la FFT et dont le contrat de la FFF pose de «vrais problèmes. «1%, c'est juste monstrueux. En outre, le droit au pari est censé prévenir le trucage des matches, la triche.Or, on voit que rien n'est en place», corrobore le PDG de Betclic Nicolas Béraud. Eurosportbet, qui a proposé des paris sur la Coupe Davis le week-end dernier, même si le contrat qui «ne concerne ni Roland Garros, ni Paris Bercy comporte beaucoup de points trouble», selon un responsable du site, examine de près le cahier des charges de la FFF. Il faut dire que le PMU, l'un des plus gros opérateurs du marché, qui a déjà signé avec la FFT, Amaury Sport Organisation (ASO), et va donner son aval à la FFF, met la pression sur les concurrents. «Le PMU finance les paris sportifs avec les jeux en dur», dénonce Nicolas Béraud.Eurosporbet n'a en revanche pas trouvé d'accord avec ASO, tandis que Betclic a émis «d'importes réserves». ASO a inclus dans son contrat un grand nombre d'événements, qui n'ont pas lieu en France, comme le Dakar ou la course cycliste Liège-Baston-Liège. Or, les opérateurs et l'Arjel considèrent que ces événements ne sont pas concernés par le droit au pari. Sandrine C
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