Rémy Pflimlin plus prudent sur la fin de la publicité

Au vote près, sans suspense aucun, ce mardi matin, de la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale, la nomination de Rémy Pflimlin comme PDG de France Télévisions est bouclée. Lundi, devant cette commission qui l'auditionnait, sous son nom figurait déjà la mention « futur président de France Télévisions ». Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) avait donné son accord dans la matinée à ce choix de l'Élysée, par 6 voix pour et 3 abstentions. Au Sénat, la commission Culture-Éducation-Communication, qui a reçu Rémy Pflimlin, présenté cette fois comme « candidat », dans l'après midi, a voté dans la foulée. Communistes, verts et socialistes refusant de cautionner ce mode de nomination, « qui vous affaiblit » a lancé la députée Colette Langlade à Rémy Pflimlin, refusent de voter. Tout en reconnaissant le professionnalisme du futur PDG et en lui souhaitant « bon courage », ils se sont inquiétés de son « indépendance » vis-à-vis du pouvoir qui l'aura nommé. La député PS Colette Lagarde a critiqué la « formalité mondaine » de l'audition devant ces commissions dont le pouvoir de veto reste théorique. Sa mise en pratique exigerait en effet que l'opposition rallie des voix de la majorité pour emporter 3/5e des suffrages des commissions. Charte pour le parrainageRémy Pflimlin n'en a pas moins dû répondre sur ses projets. D'abord sur sa position en faveur de la suppression totale de la publicité en journée, après 2012. Moins péremptoire que devant le CSA jeudi dernier sur son souhait d'aller au bout de cette réforme, il semble avoir pris la mesure des préoccupations des parlementaires sur les finances publiques. Le cadre de la loi votée en mars 2009, a t-il rappelé, est une compensation « complète » de la ressource publicitaire. Il est indispensable d'avoir une garantie de ressources, « pérenne, et prévisible » qui ne soit pas remise en cause tous les ans. « Je dis très clairement que si la situation ne permettait pas de garantir les ressources dans les deux, trois ans qui viennent, je préfère évidemment une garantie de ressources avec le maintien de la publicité à des ressources aléatoires », a-t-il souligné devant les députés. Sur le parrainage des émissions, critiqué par les parlementaires comme une forme hypocrite de publicité, Rémy Pflimlin, sans vouloir renoncer à ces « ressources nécessaires » (80 millions euros en 2009 dont 30 après 20 heures), s'est dit prêt à établir une « charte » pour éviter des « tunnels » de programmes parrainés. Autre sujet d'inquiétude des députés UMP : la conciliation des synergies et économies que doit générer la refonte des chaînes du groupe France Télévisions en une entreprise unique, et la volonté de Rémy Pflimlin de redonner plus d'autonomie aux antennes. Volonté dont le CSA « a pris acte ». Rémy Pflimlin a plaidé pour des services communs forts mais une méthode de management « décentralis頻, avec des objectifs et des responsabilités pour les antennes, par opposition sans doute au modèle de Patrick de Carolis et Patrice Duhamel. En revanche, il veut recentraliser la stratégie de développement numérique. Rémy Pflimlin reste en fonction chez Presstalis, le distributeur de presse, jusqu'au 23 août, date de son entrée en fonction chez France Télévisions.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.