Une Allemagne sur la première marche du podium, avec une croissance de 3,5 % cette année, et de 2,1 % en 2011, suivi - de loin - par une France à 1,6 % cette année et 1,8 % en 2011, et enfin, en queue de peloton des grands pays, l'Espagne, connaissant une contraction de son PIB en 2010 (? 0,2 %) et une très légère progression (+ 0,6 %) en 2011 : tel est le bilan, on ne peut plus contrasté, de l'étude trimestrielle menée par Ernst & Young sur les perspectives de la zone euro et dont « La Tribune » a l'exclusivité. Cette Europe à trois vitesses est porteuse de nombreuses incertitudes. Non seulement l'économie de l'ensemble de la zone euro est en passe de ralentir, mais en plus, « la consommation et les investissements des entreprises restent inhabituellement bas », précisent les auteurs. C'est d'ailleurs particulièrement vrai pour la France. « Les chefs d'entreprises français nous disent qu'ils sont prêts à investir, relève Alexis Karklins-Marchay, associé chez Ernst & Young, mais comme la confiance est bien moins bonne en France qu'en Allemagne, ils ne sautent pas le pas, même si d'autres conditions sont favorables : des taux d'intérêt bas, des banques solides et un endettement modéré des entreprises ». Bref, il faudra encore attendre... À moins qu'une crise, sur la dette, ne vienne tout bousculer. InquiétudeMême si ce n'est pas le scénario central, les experts d'Ernst & Young l'envisagent. « Et notre inquiétude, c'est que la Banque centrale européenne n'est pas prête à affronter une nouvelle crise si c'est l'Espagne qui est touchée », souligne Marie Diron, économiste à Oxford Economics, qui a collaboré à l'étude. Pas prête, par exemple, à mener un round de « quantitative easing » (achat massif d'obligations) », comme le fait la Réserve Fédérale pour faire baisser les taux longs. Autre sujet d'inquiétude : « Que l'on puisse débattre d'un système de 2 euros, au Nord et au Sud », avoue Alexis Karklins -Marchay. « Il ne peut pas y avoir 2 euros », conclut-il. L. J. B.

latribune.fr

12 Déc 2010, 23:21

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