Le chinois Sinopec étend son empire international

«En tant que première société pétrochimique chinoise, Sinopec renforce activement sa présence internationale pour être en phase avec la tendance à la mondialisation et diversifier ses approvisionnements en pétrole brut ». Le premier raffineur d'Asie et plus grande compagnie pétrolière de Chine, China Petrochemical, la maison mère de l'entreprise publique Sinopec, vient d'ajouter un trophée à son impressionnant tableau de chasse : les actifs argentins de pétrole et de gaz de l'américain Occidental Petroleum, repris pour 2,45 milliards de dollars. Cette acquisition porte les offres déposées en 2010 par des entreprises chinoises dans le secteur de l'énergie à 38,8 milliards de dollars, un montant record. Sinopec met ainsi la main sur vingt-deux concessions dont la production s'est élevée à plus de 51.000 barils équivalent pétrole par jour en 2009. Voilà deux mois, la major chinoise avait déjà considérablement renforcé sa présence en Amérique latine en acquérant 40 % de Repsol Brasil. La filiale brésilienne du pétrolier espagnol Repsol avait alors annoncé le lancement d'une augmentation de capital de 7,1 milliards de dollars afin que Sinopec y souscrive en totalité (« La Tribune » du 4 octobre).Depuis 2004, année où Sinopec a commencé à accélérer son internationalisation, le groupe s'est installé dans une vingtaine de pays. L'an dernier, il a signé la plus grande opération de croissance externe jamais réalisée par un pétrolier chinois : la reprise pour 7,56 milliards de dollars d'Addax, producteur basé à Calgary (Canada) dont les actifs sont surtout concentrés au Nigeria, au Gabon et en Irak. production immenseLes dernières semaines ont été particulièrement actives pour Sinopec. Géant chinois du raffinage ? l'entreprise possède huit des dix plus grands sites de l'ex-empire du milieu ? Sinopec tente d'augmenter ses activités de production, déjà immenses. Le groupe produit plus de 350 millions de barils de pétrole par an et ses réserves s'élèvent à près de 4 milliards de barils. Mais les besoins énergétiques de la Chine continuent à bondir. Selon Cai Xiyou, le vice-président de Sinopec cité dans le « China Daily », la Chine aura englouti 216 millions de tonnes de produits pétroliers d'ici à la fin 2010 et sa consommation passera 336 millions de tonnes à l'horizon 2020. C'est dans cette perspective que Sinopec a créé au début décembre une joint-venture avec la major publique vénézuélienne (PDVSA), afin d'extraire du brut extra-lourd dans la ceinture de l'Orénoque. Sinopec se démène aussi pour combler le retard accusé face à ses compatriotes PetroChina et CNOOC dans la course au rachat d'actifs gaziers à travers le monde. Au lendemain de l'accord passé avec PDVSA, le groupe a pris une participation de 18 % dans le champ gazier de Gendalo-Gehem, en Indonésie, aux côtés de l'américain Chevron. A la fin octobre, il a démarré la construction de son premier terminal de gaz naturel liquéfié (GNL). La semaine dernière, le groupe et PetroChina ont été autorisés par les autorités chinoises à collaborer dans leur pays avec des sociétés étrangères dans le domaine du méthane de houille...Au cours des neuf premiers mois de 2010, le chiffre d'affaires de Sinopec a bondi de 59,8 % à 150 milliards de dollars tandis que son résultat net a grimpé de 11,5 % à 8,4 milliards de dollars. La major ne le cache pas : pour former ce que son directeur général adjoint, Yao Liang, qualifie de « triangle d'or », elle devra « créer un réseau de distribution mondial ».
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