Le débat sur la sécurité lance les régionales en Île-de-France

Qui veut essayer ? » Jean-Paul Huchon pointe du doigt les haltères de la salle de sport du commissariat, sans toutefois s'y risquer : le président de la région Île-de-France reconnaît avec humour ses limites. Ce qui ne l'empêche pas de savoir valoriser son bilan. Ainsi, ce 7 janvier au matin, vient-il visiter le commissariat de Saint-Ouen, construit en 2004 et financé à 35 % par la région. « Alors que ce n'est pas sa compétence », souligne Jean-Paul Huchon. La région signe depuis 1998 une convention avec le ministère de l'Intérieur, selon laquelle elle s'engage à financer, en fonction des villes, entre 35 % et 80 % des commissariats. À condition, toutefois, que l'État s'engage de son côté à financer des postes de policiers pour peupler ces locaux, ce qui, selon la région, n'arrive que rarement depuis deux ans.« L'Île-de-France est la seule région à s'être impliquée sur le sujet de la sécurit頻, explique un peu plus tard Jean-Paul Huchon à une trentaine d'Audoniens (habitants de Saint-Ouen) réunis dans l'arrière-salle d'un café de la ville. Aussi, le président PS de la région « ne craint-il pas » le débat. La candidate UMP, Valérie Pécresse, a choisi ce sujet pour lancer la campagne en Île-de-France ? « Cela ne m'impressionne pas », répète-t-il à l'envi, estimant avoir donné des gages en la matière avec 100 millions par an engagés pour la sécurité dans les transports et les lycées. Après le fait divers dramatique survenu dans un lycée du Kremlin-Bicêtre, Valérie Pécresse a dénoncé la « montée sensible de l'insécurit頻 dans les lycées et les transports. « On ne court pas après un fait divers », justifie Frédéric Valletoux, l'un des deux porte-parole de la candidate UMP, « simplement, notre campagne est axée sur la vie quotidienne des Franciliens, et la sécurité en fait partie ».Alors que les projets des deux candidats ne sont pas encore publiés, le match Huchon-Pécresse se résume pour l'instant à un échange de petites phrases. Selon Jean-Paul Huchon, la candidate UMP « ne connaît pas bien ses dossiers puisque tout ce qu'elle propose est déjà mis en place par la région ». Réponsee;ponse du camp Pécresse : « La campagne est vide du côté de la majorité sortante. Ils n'ont pas de bilan, pas de projet, du coup, ils se concentrent sur les attaques personnelles », estime Frédéric Valletoux, qui qualifie de « très très agressive » l'attitude de Jean-Paul Huchon. Pour lui, « Valérie Pécresse est au contraire la seule qui porte pour l'instant des propositions concrètes ».ProximitéDe fait, la candidate ministre risque de prendre une longueur d'avance sur son rival socialiste dans les prochains jours : ce jeudi, elle doit tenir son premier meeting départemental à Meaux. Sept autres meetings suivront d'ici au 11 mars, avec un meeting « national » à Paris le 7 mars. Surtout, Valérie Pécresse détaillera samedi à Vélizy son projet, et sortira un livre (« Et si on parlait de vous ») la semaine prochaine. Transports, logement, formation? la candidate UMP veut se placer au plus près des préoccupations quotidiennes des Franciliens. Un terrain qu'occupe aussi Jean-Paul Huchon. Au nom de la proximité, il ne tiendra aucun grand meeting avant le premier tour. Il achève une tournée dans chacun des huit départements de la région, avec nuit passée sur place à l'hôtel pour plus « d'immersion ». Son projet ne sera dévoilé que début février. Pour l'instant, les sondages lui sont favorables : selon l'enquête Ifop publiée mercredi pour « Valeurs actuelles », Valérie Pécresse serait créditée de 32 % des voix au premier tour, Jean-Paul Huchon de 24 % et Cécile Duflot de 17 %. Soit un total des voix de gauche nettement supérieur à celui de la droite. Le candidat socialiste se réjouit « d'être passé de 19 % à 24 % en trois sondages, alors que la campagne n'a pas encore vraiment commenc頻. « Nous sommes stables, alors que la campagne ne sera vraiment lancée que la semaine prochaine », commente Frédéric Valletoux. Sur ce point-là, au moins les deux camps sont d'accord.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.