Le PIB allemand a reculé de 5 % en 2009

L'année 2009 restera sans doute dans l'histoire économique allemande. Ce mercredi à Wiesbaden, l'Office fédéral des statistiques, Destatis, a estimé à 5 % le recul du PIB l'année dernière. En un an, la richesse nationale allemande s'est contractée de 85 milliards d'euros. Selon une étude d'UniCredit, il faudrait remonter à 1931 pour trouver pire. La première cause de cet effondrement ? et également de la mauvaise performance de l'Allemagne au regard de ses partenaires européens ? est le recul du commerce mondial. Les ventes allemandes à l'étranger ont ainsi reculé de 14,7 % en 2009 et la contribution négative du commerce extérieur à la croissance a été de 3,  points, soit les deux tiers du recul annuel. Logiquement, l'arrêt des commandes à l'export a impacté les investissements des entreprises, en recul de 21,1 %. Seul l'État a pu soutenir l'activité en 2009 : ses dépenses progressent de 4,5 %. Par la grâce de la prime à la casse, il a également permis une hausse de 0,5 % de la consommation des ménages. Efforts bien vains cependant face au souffle de la récession. Le seul mouvement de déstockage des entreprises (contribution négative à hauteur de 0,8 point de la croissance) suffit à effacer l'apport positif de la consommation privée et publique. Il en résulte surtout un creusement vertigineux du déficit public, au sens de Maastricht, qui repasse pour la première fois depuis 2005 sous la barre des 3 %, à 3,2 %, sous la double pression de la montée des dépenses (+ 5 %) et de la chute des recettes (? 2,2 %). Cette année noire a aussi modifié la structure de l'économie allemande. L'industrie perd encore du terrain, voyant sa contribution à la richesse nationale passer de 26,2 % à 21,9 % entre 2008 et 2009.feu de pailleReste désormais à savoir si l'économie allemande va pouvoir se remettre rapidement de ce coup de massue. L'estimation délivrée hier par Destatis pour le dernier trimestre de 2009 n'est guère optimiste : le PIB allemand aurait stagné pendant cette période. Autrement dit, le phénomène de reprise observé aux deuxième et troisième trimestres ? l'Allemagne avait alors joué le rôle de locomotive de la zone euro avec des hausses du PIB de 0,4 % et 0,7 % ? n'aurait été qu'un feu de paille lié à un phénomène de rattrapage, lequel serait déjà terminé. ?
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