Un pays sous perfusion internationale

Dans son magnifique roman « Continents à la dérive », l'Américain Russell Banks fait se croiser les destins de Bob Dubois, un ouvrier d'une petite ville américaine, et celui de Vanise Dorsinville, une Haïtienne qui tente de fuir la pauvreté et la violence de son île. Les risques immenses pris par la jeune Haïtienne pour gagner l'eldorado américain témoignent de la misère tout aussi immense dans laquelle se débat ce petit pays des Caraïbes.moins de 2 dollars par jourLe pays semble abonné à toutes les catastrophes. En 2008, une série de cyclones avait déjà fait des centaines de morts. La même année, la flambée des prix alimentaires avait provoqué de violentes émeutes de la faim dans la capitale Port-au-Prince et plusieurs autres villes. Haïti est l'un des pays les plus pauvres au monde. Près de huit Haïtiens sur dix vivent avec moins de 2 dollars par jour. Le pays n'arrive qu'au 149e rang, sur 182 pays, de l'indice de développement humain calculé par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Le pays est sous perfusion internationale depuis des décennies. Le Programme alimentaire mondial (Pam) nourrit à lui seul un Haïtien sur quatre. La sécurité est assurée par la Minustah (Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti) qui compte 9.000 soldats et policiers pour un pays grand comme la Normandie. Les agences publiques de coopération et une kyrielle d'ONG ?uvrent pour l'eau potable, l'éducation, la santé. En 2007, le pays a reçu 700 millions de dollars d'aide de la communauté internationale sous forme de dons ou de prêts concessionnels, selon l'OCDE. Les principaux bailleurs de fonds se sont engagés à tirer un trait sur 930 millions d'euros de dette. La première source de financement de l'économie haïtienne demeure ses 2 millions d'expatriés, parfois appelé le « 11e département « en référence au découpage d'Haïti en dix départements. En 2008, les migrants ont envoyé dans leur pays 1,8 milliard de dollars, deux fois plus que l'aide au développement. Xavier Harel
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