L'AESC (Association of Executive Search Consultants) a pour mission la promotion des règles éthiques dans le recrutement de cadres dirigeants, » explique Serge Lamielle. « Il faut le rappeler sans cesse, le client paie mais le candidat a des droits. La notion de vie privée a complètement dérapé avec l'arrivée d'Internet et des réseaux sociaux comme Facebook ou LinkedIn. Notre métier est pris à contre-pied. Il faut gérer le changement de la notion de confidentialité et l'affaiblissement de la notion de contrat. » Serge Lamielle est chief executive officer du groupe Neumann International depuis 2002, et a été réélu, pour la seconde année consécutive, président du conseil d'administration européen de l'AESC et membre du conseil au niveau mondial de l'association professionnelle.Ce « computer geek » comme il se définit lui-même, exerce ses fonctions dans la recherche de cadres dirigeants depuis 1987 quand il a rejoint Korn Ferry en tant que consultant senior. Il a intégré Neumann International deux ans plus tard comme associé puis associé responsable groupe du secteur des nouvelles technologies, avant de créer l'activité de management audit. En 1997, il est devenu président du directoire de la filiale française. Chantal Bérard et Caroline Golenko ont pris sa relève en 2010.Serge Lamielle est arrivé en France en 1962, venant d'Algérie. Il fait ses études à Aix, Sciences éco puis l'IEP. À 19 ans, il crée avec un copain ingénieur une société spécialisée dans la dépollution automobile. Puis il « monte » à Paris, pour obtenir son MBA HEC-ISA. Le choc. La rencontre avec des entrepreneurs et des milieux sociaux très hétérogènes. Pendant son service militaire, il prépare les cours pour les auditeurs de l'Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN). Un auditeur qui cherchait un adjoint au directeur financier pour sa société, la Sofic, l'embauche. À 28 ans, il devient directeur général d'une filiale de Sofic. Il travaille aussi pour Richier-Ford. « Plongée dans l'humanité »« J'avais fait le parcours à l'envers. Il fallait que je travaille dans une grande entreprise. Matra me fascinait », confie-t-il. Il est recruté par Matra en 1981, le jour de sa nationalisation, puis prend la direction financière d'une filiale aux États-Unis, spécialisée dans les systèmes intégrés pour le métro. C'est l'époque des gros contrats comme celui du métro de Mexico. Il part au Mexique en 1982. Il revient à Paris en 1984 comme directeur financier de la branche automation de Matra (Manurhin, Matra Datavision...). La société fait des acquisitions aux États-Unis, au Japon, en Europe de l'Est. Puis Matra se recentre sur le militaire et le spatial. Serge Lamielle a 37 ans. Il entre chez Korn Ferry. En 1989, il intègre Neumann. « J'ai tenté l'aventure », lâche-t-il, un sourire au coin des lèvres. « Chaque mission est un voyage dans une industrie, une plongée dans l'humanité », souligne-t-il. Ses pas le mènent des Amérique à l'Asie, en traversant toute l'Europe. Quoi de plus enthousiasmant que d'aider un client en Chine, à Moscou ou au Brésil ! Mais ce passionné de romans historiques et amateur de musique baroque (Haendel, Mozart), apprécie fort de se retirer le week-end dans sa maison du Lubéron.

latribune.fr

13 Févr 2011, 23:24

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